Non le rap engagé n’est pas mort ! Le vendredi 13 mai, le rappeur Médine a sorti son huitième album, deux ans après son déjà culte Grand Médine. Et il revient avec Médine France, un album plein de rage et de douceur qui donne envie de s’engager !
« Si j’étais personnel soignant, j’me serais déjà radicalisé »
Les fans avaient déjà été convaincus lors de la sortie, le 25 mars, du single donnant son nom à l’album, dans lequel le rappeur iconoclaste faisait un état des lieux international tendant vers la nécessité des luttes. Avec la sortie globale de tous les titres, Médine a donné de quoi être satisfait à plus d’une oreille, alliant des morceaux calmes et amoureux à des morceaux engagés et engageants. Et la sortie de l’album entre les deux élections, présidentielle et législatives, n’est pas anodine. C’est une façon pour le rappeur habitué aux polémiques de répondre au score historique de l’extrême droite et aux menaces qu’il subit depuis le début de sa carrière de la part des réactionnaires. Et pour cause, de LREM à Reconquête, tous ont décidé de mener cavale contre Médine, l’injuriant publiquement.
« Aucun de nous ne va re-migrer, du Pas-de-Calais aux Pyrénées »
Et Médine le rend bien à cette extrême droite qui s’acharne sur lui parce qu’il est arabe, musulman, de gauche et qu’il ose l’ouvrir. Cela donne des morceaux mythiques qui ont de quoi faire grincer les dents des identitaires, jusqu’à la pochette de l’album représentant la carte d’identité de l’artiste. Comme un fil rouge, l’antifascisme fait le tour de l’album, de « Allons zenfants » à « Heureux comme un arabe en France » en passant par « La France au rap français », un antifascisme dont nous avons terriblement besoin dans la période actuelle. Et cette position antifasciste clairement assumée lui a causé du tort comme il le rappelle dans son morceau « Grenier à seum » qui revient sur toutes ces fois où il a été blacklisté à cause de son engagement.
« Moi je veux penser le changement, eux veulent changer le pansement »
Depuis déjà plusieurs albums, cela s’affirme chez Médine, c’est un révolutionnaire qui s’ignore. Et s’il chantait déjà, en 2009, « Je n’irai pas dans les meetings de l’ex-LCR pour leur prouver que je suis un révolutionnaire », dans « Libre Arbitre », cette tendance se confirme avec un propos éminemment politique. De plus, il brille par sa connaissance exemplaire de l’histoire, une façon d’enrichir son propos et de faire connaître à son public les luttes du passé et du présent.