1 CD chez Columbia, et disponible sur toutes les plateformes.
Partout, dans la presse spécialisée, dans les médias plus généralistes et sur les réseaux, toutes et tous disent de cet album qu’il est révolutionnaire ! Impossible de ne pas en parler dans l’Anticapitaliste...
Rosalía : niveau 1
Osez Rosalía... D’abord, écoutez son dernier album, Motomami. Incontestablement, ça déchire ! Laissez vous porter par le rythme de l’opus – 16 titres, 42 minutes, son dynamisme, ses respirations, son éclectisme. Rosalía commence très fort, par un morceau punchy, le très séduisant « Saoko ». Elle vient littéralement vous cueillir et vous entraîne, enchaînant balades et rythmes pop colorés latino, tout en convoquant, dans « Bulería », ses bases de flamenco classique – qu’elle s’amuse à dévoyer par un autotune iconoclaste... Rosalía sait que les ruptures entretiennent l’intérêt... Ruptures de ton, elle vous invite aussi bien à Nueva York sur le dance floor (« Chicken Teriyaki ») que dans la bande originale d’un film romantique au ton almodovarien (« Delirio de grandeza »). Ruptures de son, passant des percussions de la fête dominicaine (« CUUUuuuuuute ») à l’intimité la plus épurée, légère et joyeuse, presque incidente, de son abécédaire (« Absdefg »).
Rosalía : niveau 2
Maintenant, vous devez apprendre à nommer Rosalía. C’est facile... « Ro », la erré espagnole avec le o de robe, « sa » le possessif, « li » et « ya ». Bienvenue dans l’univers de Rosalía. 42 minutes. C’est très court... 16 titres, tous très différents. Bien sûr, comme c’est révolutionnaire, vous voulez en savoir un peu plus...
Alors la vidéo s’impose : retour au titre 1, « Saoko »... Tout y est ! Le son le rythme, la moto, le casque, le groupe de motardes, le pont de Kiev. La performance, la vitesse, le bruit, la légèreté, le pouvoir et le plaisir... Clip court, nerveux, tendu et spectaculaire. Voilà ce dont Rosalía est capable.
Ou alors, « Chicken Teriyaki ». La salle de danse. Une porte s’ouvre. Une femme entre, s’annonce, à la flamenca, « La Rosalía », et la fête commence ! Le grand écart apparaît alors comme le symbole de la performance, de la perfection, mais aussi de l’éclectisme de l’œuvre en train de se faire et de l’omniprésence du corps (le sien) en son sein.
Rosalía, niveaux 3, 4, 5...
Si vous avez accroché, vous irez plus loin... Vous voudrez savoir le parcours de Rosalía, jeune fille de Catalogne tombée par hasard dans le flamenco (pas exactement une spécialité catalane), travailleuse acharnée qui finalement s’impose. Vous suivrez son évolution au fil de ses albums, Los Ángeles en 2017, El mal querer en 2018... Vous assisterez à l’affirmation de cette jeune femme qui veut vivre sa passion, son art, à sa façon, avec son temps.
Vous ne pourrez manquer les vidéos de ses concerts, événements planétaires ! Vous y verrez l’émergence de cette artiste complète qui travaille avec les plus grandEs et à qui tout réussit. Vous chercherez à comprendre cette espèce de syncrétisme qui permet à Rosalía de faire œuvre originale, comme un emblème d’une mondialisation heureuse dans laquelle elle puise de quoi construire son identité sans jamais abandonner l’ancrage culturel spécifique à l’État espagnol.