Éditions Pontcerq, 112 pages, 10 euros.
Ce petit livre fonctionne comme une fable : il semble raconter une histoire simple – mettant en scène le naturaliste, le biologiste, le pédagogue, l’élève... et le petit troglodyte – dont la portée générale ne fait guère de doute ! À toi, lectrice, lecteur, d’y apporter les prolongements que ton équation personnelle t’inspire, au travers d’ailleurs d’une démarche fort peu « scientifique » !
La destitution de la perception (52 pages)
Là est bien la question : la méthode scientifique ! Quand elle s’impose, elle rompt avec les approches basées sur l’observation. Exit Linné et ses classifications, place à l’expérimentation : reproductible en laboratoire et généralisable. Exit l’objet en lui-même, place à l’explication des phénomènes qu’il recèle. À l’école, la démarche « pédagogique » basée sur les compétences conduit à une nouvelle disparition de l’objet (et de l’élève ?), que l’on peut simplement garder à titre d’exemple, au profit de « l’action du petit moi sur le monde ». Cela conduit à se passer de l’objet (et de l’élève ?), de sa rencontre, de son histoire, de ses affects, à l’isoler de son contexte... Au bout du compte, « la vie » se substituant à « l’être vivant » en tant qu’objet d’étude, celui-ci n’est plus que phénomène, il s’estompe. Alors il peut disparaître de la nature comme il a disparu de notre regard. Bien sombre perspective que l’auteur dissipe par une conclusion en forme de paradoxe... mais ne comptez pas sur le chroniqueur pour la dévoiler ici !
Une « Tapisserie des programmes » (8 pages)
La tapisserie, une toile de fond ? Mais attention : n’est-il pas est temps de s’interroger sur l’impact que peut avoir sur l’individu son environnement, dans sa composante la plus triviale, son apparence, et sur sa capacité à le conditionner malgré son air anodin ?
Un appareil de « Notes » (36 pages)
Un appareil, en cuisine, contribue à construire un plat, permettant une composition originale, au travers de laquelle s’exprime le talent de qui cuisine. À ce titre, on ne saurait s’en passer. Sinon, les notes, dans un livre, c’est ce que l’on ne lit pas... Bien mal t’en prendrait, lectrice, lecteur ! En effet, le livre étant édité par Pontcerq, tu ne l’as pas volé. Ces notes, tu les as donc payées ! Tu ne vas pas gaspiller, tout de même ! Et puis, les notes recèlent deux mystères, que tu ne vas pas manquer d’élucider...
Il n’en a pas le format, mais ce livre doit d’urgence rejoindre la poche des enseignantEs, (et leurs élèves, et leurs parents) et chercheurEs... qui résistent ! Il sera pour elles et eux comme une arme (légère).
Chronique dédiée aux « Naturalistes en lutte ! » et au campagnol amphibie.