Janvier 2021, Belem Music - Turenne Music.
Saisons, de la jeune chanteuse TESSÆ, vient de sortir. Nous étions nombreux et nombreuses à l’attendre, tant les EP sortis ces derniers mois (Printemps/Été/Automne/Hiver), par leurs rythmes, leur musicalité, leurs punchlines, nous avaient fait danser/bouger/vibrer de la tête aux pieds.
« J’ai abonnement espoir, forfait illimité »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas un rendez-vous manqué. On retrouve le ton et la force des EP sans jamais savoir ce qui nous attend le titre d’après. L’album est réfractaire aux catégories musicales, il ne saurait s’inscrire dans une et une seule. On dira peut-être : hip-hop ou rap ou pop ou encore variété française. TESSÆ puise à de nombreuses sources, passe par plusieurs genres. Il y a bien sûr cet amour du rythme sautant, la présence régulière de lignes mélodiques puissantes, sa voix, particulièrement belle, mais chaque chanson est singulière.
On dit parfois de certains albums qu’ils sont un voyage, que d’une piste à l’autre on avance. Ici chaque chanson, ou presque, est un nouveau départ. La chanteuse nous parle de sa vie, du monde autour d’elle, de ce que c’est que d’être une femme de 19 ans aujourd’hui dans ce monde, des rapports qu’elle entretient avec ce monde, de la violence quotidienne, de la joie aussi, car il se dégage, une fois l’album traversé, une puissance, une force solaire, ni triste ni résignée : « Tu croyais qu’j’allais me lamenter pour l’éternité / Mais j’ai abonnement espoir, forfait illimité. »
La sortie de cet album vient rappeler aussi la vivacité d’une très jeune scène musicale féminine, que l’on pourrait classer – s’il fallait classer – quelque part entre le rap et le hip-hop : TESSÆ, Lous and The Yakuza, Camille Esteban, Tessa B., pour celles dont on a écouté et réécouté les chansons, mais il y en a très certainement de nombreuses autres. Heureusement.