Seven sisters ou What Happened to Monday dans sa version originale, dresse le portrait d’un futur catastrophique où le gouvernement (étasunien) applique une politique de l’enfant unique plus que drastique… Dans cette situation, une mère met au monde sept sœurs jumelles, que le grand père élève dans le secret, les faisant prendre une identité unique.
Sorti le 30 août dernier, Seven Sisters à la particularité d’être sorti directement sur la plateforme en streaming Netflix aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, alors qu’il sort au cinéma dans plusieurs pays européens. Le scénarion écrit depuis 2010, ne trouvait jusque là un producteur à Hollywood. C’était sans compter sur Netflix, décidé à prendre tous les risques tant que ça ne lui coûte pas trop cher, ce qui fait que Seven Sisters à tous les désavantages d’un blockbuster hollywoodien actuel (le scénario), sans ses avantages (les effets spéciaux).
Sur le papier, Seven Sisters aurait pu être bon. Cependant, la recrudescence des films de science-fiction ne lui fait pas du bien. Les films passent et se ressemblent, le nombre de futurs apocalyptiques, dépeints ses dernières années dans les films américains sont incalculables, un effet de la crise du système. Sauf que rares sont ceux qui dépassent un traitement superficiel. Les motivations des personnages, l’explication de comment on en est arrivé là reste très évasives. Un flot d’images en début de film tente de nous montrer que tout est lié la pollution, la fonte des glaces, les guerres (avec des images prises au média pro-russe RT). Pour y remédier, il faudrait donc réduire la surpopulation. Le lien est assez faible et presque jamais expliqué. Le gouvernement semble fachisant mais là aussi aucune explication ne semble vouloir nous être donnée, on est loin de la série Handmaid’s Tale. Ni d’ailleurs comment il est possible d’accoucher des sept enfants sans qu’aucune ne meure, ni d’ailleurs ne semble avoir de problème de santé.
Le modèle des sept sœurs semble avoir été entièrement pompé sur Orphan Black, la série de SF sur le clonage produite par BBC America. Chaque sœur correspond à une facette parfois caricaturales. Sauf qu’Orphan Black était une réussite parce qu’elle avait construit des personnages à partir de stéréotypes mais en les étoffant et en faisant des personnages à part entière. Par ailleurs, le fait que ce soit des sœurs élevées toutes ensemble – et non des clones, rend incompréhensible cette différence ainsi que leurs motivations.
Le divertissement est là, on ne s’ennuie pas spécialement, la morale complètement nihiliste est un reflet d’une crise politique, cependant, on pourra sans doute lui préférer de meilleurs films dans le genre…
Mimosa Effe