Publié le Dimanche 15 juin 2025 à 12h00.

Sociétés animales. Un regard sociologique, de Florent Kohler

Éditions Dunod / Armand Collin, 2025, 240 pages, 26,90 euros.

Tous les animaux vivent en société. Ils ont une famille, peuvent appartenir à un clan et partagent leur territoire avec d’autres animaux (de leur espèce ou non). Pourtant, Florent Kohler démontre à quel point, lorsqu’il s’agit des animaux non-humains, ce fait est ignoré. Entre le postulat de « non-conscience », les expériences en laboratoire et le prisme biologiste, la science a particulièrement un train de retard.

Au contraire, Florent Kohler défend un « anthropomorphisme critique » pour s’ouvrir aux sentiments des animaux. En tant qu’anthropologue, il s’appuie aussi sur les textes de primatologues qui ont longtemps été mépriséEs par la communauté scientifique pour étayer le fait que la culture n’est pas propre aux humains. Le drame, c’est de comprendre que, contrairement à ce que les politiques de conservation des espèces nous promettent, l’hécatombe actuelle est déjà une perte définitive de communautés animales concrètes, avec leurs connaissances propres d’un territoire spécifique, etc.

Même s’il insiste sur le fait qu’il est temps que l’on s’intéresse aux animaux non-humains pour eux-mêmes (et non pas en reflet de notre espèce), son effort théorique bouscule forcément notre rapport aux sociétés animales.

Grimechat