Publié le Mardi 26 septembre 2017 à 10h43.

Biodiversité : une 6ème extinction de masse des espèces est-elle en cours ?

La perception qu’ont les citoyens de la biodiversité est souvent celle du nombre d’espèces que l’on peut trouver dans une région, un pays.  On sait aussi que nombre d’espèces ont disparu ou sont en train de disparaitre mais l’on entend souvent dire : « Est si grave que des espèces disparaissent, cela est toujours arrivé, il y a déjà eu des crises d’extinction et l’homme est toujours là, quelle est la part des humains dans l’histoire, on vit bien malgré la disparition du dodo ».  Cela ressemble à l’argument des climato-sceptiques, mais mérite justement que l’on s’y attarde.

 

1 : Qu’est-ce que c’est ? De quoi parle-t-on ?

 

La biodiversité pour les sciences de la nature c’est la diversité biologique. Mais c’est surtout en sciences humaines une pensée sur la diversité biologique. Tout le monde est concerné.

S’interroger sur la biodiversité, c’est s’interroger sur l’évolution. Qu’est-ce qu’une espèce et d’où viennent-elles ? Au départ il y avait Dieu et Linné. Les espèces avaient été crées par Dieu et étaient fixes, tout au plus admettait-on que certaines avaient pu disparaître suite à des cataclysmes. Linné en a fait le premier classement qu’il pensait définitif et résumant l’ordre de la création. C’est très tardivement que l’on a compris que les espèces évoluaient dans un processus continu. C’est d’abord le français Lamarck dans sa « Philosophie zoologique » qui l’imagine en 1809 sans bien comprendre le processus, puis Darwin en 1859. Il définira le processus de sélection naturelle, moteur de l’évolution. On comprendra plus tard, après la découverte de la génétique par Gregor Mendel en 1866 (les travaux de Mendel ont été oubliés puis redécouverts au début du 20ème siècle) que ce processus mettait en œuvre un système de mutations hasardeuses conservées ou éliminées par la sélection naturelle.

On le voit, tout ceci est très récent et on comprend bien que si l’on pensait que les espèces étaient crées définitivement par Dieu, elles ne pouvaient disparaitre et donc qu’il n’y avait pas lieu de penser leur conservation.

 

Mais la confusion a continué après Darwin. Ignorant logiquement une grande partie du processus qu’il avait théorisé (dont la génétique), Darwin n’a en effet pas été très clair sur les conséquences de ses découvertes. Si la sélection naturelle établit la « survie du plus apte », ne faut-il pas l’accompagner en éliminant les « faibles ». Cette pensée (dite Darwinisme social) a pollué la pensée. Darwin s’y était pourtant fortement opposé avec des arguments d’ordre moral. C’est seulement en fin de 20ème siècle que les travaux scientifiques ont clarifié les choses et que l’on a pu mettre en évidence ce que Patrick Tort (1983) appelle « l’effet réversif de l’évolution » : les espèces résistent à la sélection naturelle, les gagnants sont ceux qui peuvent conserver leurs capacités d’adaptation et non ceux qui sont les mieux adaptés sur le moment ; ceux là disparaissent dès lors que les conditions bio-chimiques changent. Et justement, la réussite de l’espèce humaine est d’avoir, grâce à l’importance de sa culture, conservé ses « faibles » !

 

La biodiversité ce n’est pas seulement la diversité des espèces. On distingue en effet la diversité spécifique (les espèces ont-elles un nombre équitable d’individus sur un espace donné ?) et la  richesse spécifique (nombre d’espèces). Plus d’espèces ne veut donc pas dire que la biodiversité se porte bien si la grande majorité de celles-ci est réduite à la portion congrue.

 

On distingue aussi biodiversité et fonctionnalité. Vaut-il mieux plus d’espèces ou un écosystème fonctionnant bien avec peu d’espèces assurant les échanges bio-chimiques ?

La fonctionnalité suffirait si les écosystèmes étaient stables, ce qui n’est pas le cas. La perte d’une espèce, non indispensable en apparence au fonctionnement de l’écosystème, est une perte des capacités d’adaptation de celui-ci. Les travaux récents montrent le lien entre biodiversité et fonctionnalité. Ensuite, une espèce existe uniquement en relation complexe avec les autres, en coévolution. Si une espèce disparaît, une autre sera affectée, tout le système va devoir se réadapter. Si beaucoup d’espèces disparaissent, cela fragilise les capacités d’adaptation des autres.

 

Terme récent, la biodiversité a été définie à la fin des années 1980 et médiatisée à Rio en 1992.

Elle n’est pas seulement la richesse en espèces mais comprend aussi la diversité des écosystèmes (systèmes écologiques composant un paysage), des processus écologiques (ex cycles chimiques), la variabilité génétique. Elle est surtout en fait la biodiversité des relations entre espèces. On peut la définir ainsi : « La biodiversité en constant mouvement des inter-relations entre espèces, gènes, populations permet à la vie d’exister face aux changements physico-chimiques du complexe terre. » Elle s’établit à plusieurs niveaux : individu, population, espèce, écosystème, biome (les déserts, les taïgas…).

 

Mais combien d’espèces ?  1,8 millions sont connues, on estime que la terre pourrait abriter en fait jusqu’à 15 millions, voire 200 millions d’espèces !  On ne sait pas. Il y a d’abord un problème de définition de l’espèce. On est dans un continuum et la notion d’espèce est un concept pratique plutôt qu’une absolue vérité scientifique. Ainsi des bactéries qui échangent leurs gènes, des espèces qui s’hybrident, qui sont en cours de spéciation, qui se mélangent ou se re-mélangent.

 

Il ya de nombreuses espèces inconnues. Même si on ne connait pas ce nombre, on peut mesurer les dégradations quand on sait le nombre d’espèces nouvelles découvertes sur chaque arbre d’une forêt tropicale et que l’on sait les milliers d’hectares de forêts détruits tous les ans.

 

La biodiversité est aussi question d’échelle spatiale : un écosystème peut avoir une faible biodiversité locale, mais être composé d’espèces particulières et, du coup, apporter beaucoup à la biodiversité globale.

 

On constate une loi fondamentale: la diversification et la complexification de la vie, garante de l’adaptabilité à l’évolution des conditions physico-chimiques sur terre.

 

 

 

2 : Où en est-on ? L’état des lieux.

 

Ce qui est nouveau, que l’on commence à appeler « anthropocène », est qu’Homo sapiens (l’espèce humaine depuis 300 000 ans) est devenu en ce début de 21 ème siècle la première cause, la plus importante force évolutive devant les facteurs abiotiques et les autres espèces.

 

On est aujourd’hui face à un effondrement de la biodiversité, marine et terrestre. On parle de 6ème extinction.

Il s’agit en fait des principales crises d’extinction :

Crise 1 : Ordovicien (Primaire) 440 millions d’années, due à une glaciation

Crise 2 : Dévonien (Primaire), 365 millions d’années, due à une glaciation

Crise 3 : Permien/Trias (jonction primaire-secondaire), 250 millions d’années, due à un réchauffement (+5 ou 6 °) qui a conduit à 95% de perte d’espèces.

Crise 4 : Trias/Jurassique (secondaire), 200 millions d’années.

Crise 5 : Crétacé/Tertiaire (jonction secondaire/tertiaire), 65 millions d’années. C’est la  crise qui a conduit à la disparition des dinosaures non aviens. Due à un astéroïde ou au  volcanisme ou aux deux. Elle a conduit à 70% de perte d’espèces.

 

La crise 6  est en cours depuis le début des époques glaciaires (1 million d’années). Elle connaît une accélération prodigieuse depuis l’apparition de l’homme, et surtout depuis le 20ème siècle.

 

Comment on mesure l’évolution et la disparition d’espèces? Par l’analyse des strates fossilifères. Pourquoi des disparitions? Par des changements dans les écosystèmes et l’évolution des espèces pour s’adapter. Une mutation génétique va rendre un individu moins sensible à la sélection naturelle, la mutation sera transmise jusqu’à être présente à 100% dans la population puis dans l’espèce. Des centaines de variations transmises conduiront à une nouvelle espèce. L’ancienne s’est soit maintenue et, moins adaptée, disparaitra face à la concurrence, soit s’éteindra par insuffisance de reproduction. Le taux normal d’extinction (sur le temps géologique) correspondrait à une perte de 3 espèces par an, sur la base des 2 millions connues aujourd’hui. Nous sommes très largement au-dessus.

 

Il y a de nombreux travaux de chercheurs depuis plusieurs années. Les résultats peuvent différer (suivant le concept d’espèce pris en compte, les méthodes utilisées) mais tous ces travaux indiquent que l’on est autour d’un rythme de 100 à 1000 fois supérieur au rythme naturel, voire beaucoup plus.

 

Il s’agit bien d’une 6ème crise majeure d’extinction. Si l’on considère le groupe oiseaux/mammifères, il devrait y avoir  0,7 à 1,5 espèces disparues par siècle dans le rythme normal. Depuis 1500 ans, 40 ont disparu par siècle, depuis le 20ème siècle, 100 ont disparu par siècle, depuis le 21ème siècle, 400 ont disparu par siècle. 

 

Le cas des mers est symptomatique : un réchauffement global de 2° indique la perte des massifs coralliens (par acidification). En 200 ans, on est au dessus des derniers 300 millions d’années pour la disparition de cet écosystème. Et les ces récifs sont l’équivalent des forêts tropicales en milieu maritime.

 

Avant de disparaître une espèce décline. On assiste partout à un effondrement des populations. Une Etude de 2014 sur les oiseaux d’Europe indique la disparition de 30% de ceux-ci.  La biomasse de la morue représente 3% de celle de 1500/1800. On parle aujourd’hui d’espèces « disparaissantes ». Et ce sont les espèces les plus abondantes, les plus communes, qui ont des taux de déclin beaucoup plus élevés que les autres.

 

Bien sûr, des espèces augmentent. Mais ce n’est pas forcément une bonne chose. Ainsi, l’eutrophisation des rivières favorise en Europe l’écrevisse américaine (espèce invasive) ce qui a favorisé le retour des hérons. Mais ceux-ci baisseront de nouveau à mesure de la dégradation continue des écosystèmes.

 

En conclusion la crise d’extinction en cours est caractérisée par sa rapidité, sa généralisation et son ampleur et le fait que l’espèce humaine en soit la cause. Les espèces ne peuvent pas s’adapter dans cette situation.

 

 

3 : Quelles sont les conséquences ?

 

Les récents travaux scientifiques indiquent une corrélation entre diminution de la biodiversité et réduction des services écologiques (production de biomasse, capacités à décomposer/recycler).

Pour les humains, sont affectés le rendement des cultures, la production de bois, la résistance aux pathogènes dans les cultures, la réduction du contrôle biologique (prédation), la diminution de la pollinisation. On constate que 50% de l’économie mondiale repose sur le fonctionnement des écosystèmes. En fait 100% si on compte la chimie de l’atmosphère, le cycle du carbone et de l’eau, celui des nutriments, la formation des sols.

 

 

Mais la perte de biodiversité conduit aussi à la perte de l’adaptabilité, la perte des possibles. Une espèce disparue qui existait grâce à l’interaction avec les autres a peut-être la clé de la survie de la vie face à une explosion nucléaire généralisée mais aussi la clé de la survie de l’espèce humaine face à d’autres chocs. Ainsi, c’est une adaptation probablement sans importance à l’époque (diverticule respiratoire dans les os de certains dinosaures) qui a permis à certains dinosaures (qui deviendront les oiseaux) de survivre à la 5ème crise d’extinction et leur permettra une fantastique diversification lors des épisodes géologiques suivants. La baisse de la biodiversité, c’est l’augmentation de  l’imprévisible.

 

Il ne s’agit pas bien sûr de défendre toutes les espèces en tous lieux et tout temps. Il existe peu d’espèces vraiment nuisibles pour l’homme et on comprend la logique consistant à faire disparaitre le virus du sida ou le parasite à l’origine du paludisme.

 

Il y a aussi une approche éthique, philosophique. Quel est le sens de la vie pour les humains. On peut vivre sans des espèces (ex dodo), c’’est vrai, mais doit-on alors détruire la Joconde et Lascaux... Quel sens aurait la vie sans la nature, quel sens aurait un « printemps silencieux » sans le chant des oiseaux ?

 

 

4 : Comment en est-on arrivés là ? Les causes.

 

On peut identifier 9 causes de l’effondrement de la biodiversité:

. l’agriculture « intensive » (chimie, simplification des habitats)

. les pollutions

. le réchauffement climatique

.la recréation de la pangée (continent unique de l’époque Carbonifère, 300/350 millions d’années, avant le Permien) par la mise en relation de toutes les espèces dans le cadre de la mondialisation économique.

.les destructions directes (dont la chasse de loisir)

.l’étalement urbain

.la démographie humaine

.la destruction d’habitats

.la surexploitation des ressources (= 2 août 2017, l’humanité vit à crédit)

 

Un petit mot sur :

 

-       La démographie humaine. Il n’y a pas de « surpopulation ». Les travaux récents (sociologie) indiquent que les inégalités ont un impact plus fort sur la biodiversité que la démographie. Les scientifiques spécialistes (démographes) parlent en outre d’une bascule démographique à l’œuvre sur toute la planète due à la baisse de la fécondité. Il y aura ainsi une stabilisation puis une baisse de la population humaine. Les vrais problèmes à gérer seront les dysfonctionnements de la pyramide des âges dans beaucoup de pays. Ceci nécessite des réponses politiques et la prise en compte des migrations.

 

-       Le  changement climatique : il accélère la perte de biodiversité. C’est une question de rythme, les espèces n’ont pas le temps de s’adapter à des changements si rapides. Il y aura plus de perdants que de gagnants. Il faut aussi prendre en compte la question de l’impact de la perte de biodiversité sur le réchauffement. Les espèces fabriquent les conditions bio-chimiques de la vie. Une baisse de biodiversité conduit à l’accélération de la crise climatique. Ainsi, il est plus difficile de compenser l’afflux de carbone dans la situation de crise de biodiversité.

 

 

-       Les espèces invasives. C’est un problème complexe. Le rétablissement de la pangée conduit automatiquement à une diminution des espèces. C’est l’effet « Mac Donald » : banalisation et altération des écosystèmes. A l’inverse, de nouvelles espèces arrivant d’ailleurs peuvent enrichir et combler des manques en termes de fonctionnalité. La situation est mouvante et souvent imprévisible. Un avantage de l’invasive (absence de prédateurs) peut devenir un problème pour elle (arrivée d’un nouveau prédateur auquel elle n’a pas le temps de s’adapter).  Ainsi, on ne sait pas pourquoi l’algue « tueuse » Caulerpa a presque disparu de Méditerranée après avoir conduit une invasion spectaculaire. On a aussi du mal à définir ce qu’est une espèce indigène. Si Homo sapiens avait éliminé les nouvelles espèces étrangères qui l’ont suivi, nous n’aurions pas aujourd’hui de nombreuses espèces considérées comme « patrimoniales » et faisant l’objet de programme de conservation. Bien souvent, ainsi, les espèces invasives jouent le rôle de boucs émissaires : on montre qu’on agit en éliminant (en plus il s’agit d’espèces étrangères en situation irrégulière, ce qui n’est pas dans l’air du temps) et pendant ce temps là on continue à dégrader les écosystèmes. Et on gaspille l’argent dont on aurait besoin pour protéger les écosystèmes. On sait pourtant que les espèces invasives s’installent prioritairement dans des milieux dégradés. En conclusion, il serait plus efficace de résoudre les problèmes de fond et concentrer la lutte contre les invasives sur les milieux insulaires fragiles.

 

 

 

5 : Que faire ? Quel crédit accorder aux politiques mises en place ?

 

La biodiversité est bien un enjeu politique. Une secrétaire d’Etat à la biodiversité (B Pompili) l’a récemment reconnu en déclarant : « Les lobbies sont très présents sur la biodiversité. »

 

L’affaire de l’autoroute stoppée par un insecte (le Pique prune en 1997), le dossier de Notre Dame  des Landes, celui de Sivens, de nombreuses luttes sociales en Amérique du sud ou en Afrique, voyant des populations défendre la biodiversité contre les intérêts de multinationales, l’ont largement démontré.  

 

La communauté internationale avait fixé l’objectif de stopper la crise de la biodiversité en 2010. C’est un échec absolu. On a reporté à 2020. On reportera à 2030 ou 2040…Il y a en fait une accélération de la crise.

 

La politique des aires protégées (réserves, parcs nationaux…) est vouée à l’échec. Protéger des sites est en effet une condition nécessaire mais pas suffisante. La « loi de reconquête de la biodiversité » en France  n’a ni moyens ni contraintes. Elle n’aura que peu d’effets. Tout ceci peut s’appeler : « Chronique d’un échec annoncé ».

 

 

On ne peut échapper à la nécessité de revenir aux causes de l’effondrement de la biodiversité et de proposer des politiques globales.

 

Voici 9 propositions d’urgence :

 

.agriculture : 100% bio sur 100% de l’espace, polyculture incluant des petites parcelles (assolement et zones en friches, mosaïques).

.forêts : préserver les forêts tropicales, changer la gestion des forêts en Europe pour inclure la biodiversité (il faut 20% de zones de forêt en vieillissement à 250 ans et plus).

.mettre en place un autre rapport à la nature : arrêt des destructions directes (chasse de loisir). Nécessité de protéger les prédateurs. Nous avons un besoin impératif des prédateurs en Europe pour gérer le retour de la forêt.

.mettre en place un réseau d’aires protégées. Les espaces remarquables doivent pouvoir être protégés par des « déclarations d’utilité publique ». Il faut passer très rapidement à 10% de zones en protection forte et non promouvoir un objectif de 2%.

. « décarbonner » l’économie (voir réchauffement climatique). Il y a interaction entre les questions liées à la biodiversité et les autres problèmes environnementaux.

.ne pas surexploiter les ressources. Les citoyens accepteront des limites si celles-ci sont mises en place dans un cadre d’égalité (suppression de l’enrichissement individuel) et de démocratie.

.arrêt des pollutions.

.maîtrise du foncier pour arrêter l’étalement urbain. Réintroduire la nature dans la ville et la campagne.

.lutte rationnelle contre les invasives dans les situations qui le justifient. L’enjeu est le changement de l’agriculture plutôt que l’élimination de l’Ibis sacré par le fusil.

 

 

On doit aussi être conscient de l’inefficacité, du caractère pervers de la monétarisation du vivant, l’illusoire des politiques de « compensation » des destructions. On ne peut pas évaluer le rôle des espèces dans le fonctionnement des écosystèmes et leur rôle dans les capacités d’adaptation de la vie, ni la perte éthique, d’où une sous estimation permanente. Dans ce système, le business rapporte plus que la conservation.

 

Aujourd’hui, l’intérêt privé passe avant l’intérêt public local, qui passe avant l’intérêt global de l’humanité. Il faut inverser le système : faire passer d’abord l’intérêt global, puis local, puis privé. Il n’est pas utopique de penser cette révolution, c’est ne pas agir qui est utopique.

 

 

En conclusion, je citerai :

 

Jacques Blondel, directeur de recherche au CNRS et ancien président de l’institut français de la biodiversité. 2012

 

«  Les racines de la crise contemporaine résident fondamentalement dans un mode de pensée et d’action socio-économique qui, malgré la démonstration de l’échec que cette crise stigmatise, demeure inchangé, car il repose sur le libéralisme économique, la primauté du marché, la toute puissance des systèmes bancaires, l’individualisme et la course à l’enrichissement matériel. »

 

« Sauver la planète implique de la penser comme un espace de solidarité ».

 

Et

Michel Serres, Philosophe.

« Nous devons décider la paix entre nous pour sauvegarder le monde et la paix avec le monde afin de nous sauver ».

 

La biodiversité est l’affaire des philosophes, des scientifiques, des mouvements politiques, des citoyens. Prenons notre avenir en mains.

 

Frédéric Malvaud, administrateur de la LPO France et LPO Normandie, ancien administrateur de FNE, ancien président de haute-Normandie Nature t Environnement, ancien conseiller scientifique du patrimoine naturel de Normandie, ancien président du conseil scientifique de la Réserve naturelle de l’estuaire de la Seine.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

La 6ème extinction, comment l’homme détruit la vie. Elizabeth Kolbert. La librairie Vuibert. 2014

 

Biodiversité, l’avenir du vivant. Patrick Blandin. Albin Michel. 2010

 

L’archipel de la vie. Jacques Blondel. Buchet Chastel. 2012

 

Philosophie de la biodiversité. Virginie Maris. Buchet Chastel. 2016

 

Biodiversité : vers une 6ème extinction de masse. Billé, Cury, Loreau, Maris. La ville brûle. 2014

 

Guide critique de l’évolution. Guillaume Lecointre. Belin. 2009

 

Darwin et le Darwinisme. Patrick Tort. Que sais-je ? Puf

 

Les espèces envahissantes d’ici et d’ailleurs. Branquart et Fried. Gerfaut. 2016

 

La face cachée de Darwin, l’animalité de l’homme. Pierre Jouventin. Libre et Solidaire. 2014

 

La grande invasion, qui a peur des espèces invasives ? Jacques Tassin. Odile Jacob. 2014

 

De Darwin à Lévi-Strauss. Pascal Picq. Odile Jacob. 2013

 

Introduction à l’évolution. Carl Zimmer. De Boeck. 2011

 

Une planète trop peuplée ? Angus et Butler. Ecosociété. 2014

 

L’entraide, un facteur de l’évolution. Pierre Kropotkine.  Aden Belgique. 2015

 

L’origine des espèces. Charles Darwin. Flammarion. 2008

 

La descendance de l’homme et la sélection sexuelle. Charles Darwin. Hachette. 2012

 

Extinctions, du dinosaure à l’homme. Charles Frankel. Seuil. 2016

 

L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeux éthiques. Julien Delord. Muséum. 2010

 

L’impossible capitalisme vert. Daniel Tanuro. La découverte. 2010

 

Voyage dans l’anthropocène. Lorius et Carpentier. Actes Sud. 2010

 

Printemps silencieux. Rachel Carson. Wildproject. 2014