Publié le Mardi 28 juillet 2015 à 20h15.

La bombe de la France coloniale

La France, ses vins, ses fromages... et sa « force de frappe ». C’est sur un air quasi folklorique que certainEs considèrent l’existence d’un arsenal d’armes nucléaires en France, arsenal dont Hollande a récemment développé les perspectives.

Ainsi, une partie de la gauche l’a toujours défendue, et sa préservation était déjà prévue dans le « Programme commun » du PS et du PCF.

Après la Seconde Guerre mondiale, la France avait été tenue à l’écart de la coopération américano­-britannique en matière de nucléaire militaire. La France a donc conduit ses propres recherches pour accéder à la bombe nucléaire, partageant ses résultats avec les Israéliens alors que l’État sioniste s’acheminait lui aussi vers la bombe. En France, la décision d’aboutir à la bombe a été prise en 1954, suite à la défaite en Indochine, et poursuivie par le gouvernement du « socialiste » Guy Mollet en 1956. Elle ne sera officialisée qu’en 1958 par de Gaulle.

Algérie, Polynésie...

Les tests nucléaires se déroulent alors à Reggane, dans la région de Béchar, dans le Sahara algérien. La première bombe A y explose en février 1960. Malgré l’indépendance de l’Algérie, les tests nucléaires français continuent dans ce pays jusqu’en 1966 (les tests en plein air étant remplacés par des tests souterrains dans le massif du Hoggar) en raison d’une clause secrète dans les accords d’Evian. Les tests d’armes chimiques français y continueront même jusqu’en 1972. En juin 2001, un article du journal algérien Liberté évoque la contamination radioactive persistant dans la région de Béchar, notamment le danger pour le bétail.

Après 1966 et jusqu’en 1996, pendant trente ans, les tests nucléaires – environ 200 – continueront en Polynésie, contaminant notamment l’atoll de Muroroa. Plusieurs procès de victimes d’irradiation (dont d’anciens soldats exposés aux retombées radioactives) sont actuellement en cours. Et le 13 février dernier, 9 victimes – sur 17 plaignants au total – ont gagné leur procès à Bordeaux et doivent ainsi être indemnisées. D’autres sont en attente à Rennes, Lille et Toulouse.

Bertold du Ryon