Alors que les bombes continuent de tomber à Gaza, que des colis alimentaires aériens humilient et écrasent les PalestinienNEs, le soutien perdure après cinq mois de lutte quotidienne pour demander un cessez-le-feu et des droits égaux en Palestine.
Les actions entreprises en Touraine (37) illustrent les modes d’engagement qui ont lieu avec des effectifs réduits ainsi que son appendant : la répression.
Dès le début, un préfet à charge
Alors que le soutien inconditionnel à Israël affiché par le gouvernement était de mise, que dès le 11 octobre 2023 il y avait plus de 3 000 mortEs à Gaza, toutes les manifestations sur le territoire français en soutien aux PalestinienNEs étaient interdites. Tours n’a pas fait exception.
La tournure des arrêtés préfectoraux concernant le dépôt des manifestations était alors claire et infamante. Le préfet de l’Indre-et-Loire, Patrice Latron, justifiait pour les 14 et 21 octobre 2023 ces interdictions par le fait que le NPA comme Solidaires ÉtudiantEs avaient participé aux actions sauvages durant la réforme des retraites au printemps 2023, mais surtout – et cela doit nous interpeller tant cette position reflète le deux poids-deux mesures de l’attention accordée aux mortEs – par le fait que « la tenue d’une manifestation de soutien au peuple palestinien constitue en lui-même une atteinte à la dignité humaine ». Un représentant de l’État a donc décidé que soutenir une population victime d’apartheid était une atteinte à la dignité. La dignité blanche surtout !
Manifestations hebdomadaires et culture palestinienne
Les formes de soutien aux PalestinienNEs sont pérennes. Avec une manifestation hebdomadaire le samedi, Tours rejoint les nombreuses villes qui arrivent encore à rassembler tous les samedis. Plusieurs conférences ont permis de faire connaître nos revendications par rapport à la situation, avec des invités palestiniens tel que Waleed Aboudipaa, ancien professeur de français à Gaza, et le docteur Hikki, encore présent à Gaza pendant le mois d’octobre. Le collectif de solidarité, réuni dès octobre avec plusieurs organisations, a permis de massifier la mobilisation avec des projections que ce soit à l’université (sciences humaines et lettres) ou dans les salles communales, mais aussi via une Quinzaine culturelle sur la Palestine en février. Non content de faire venir des artistes de Palestine, comme la troupe de danse Zaffet Elkoffieh, le collectif a besoin de montrer que le peuple palestinien est toujours vivant, dans ses revendications comme dans ses représentations. Il convient de se souvenir des innombrables vies perdues, tout comme de leurs arts.
Nathalia Renaudin