La crise actuelle du capitalisme revêt des dimensions tellement variées et profondes – crise écologique, sociale, économique, morale, politique… – qu’il ne fait plus de doute qu’il s’agit d’une crise systémique dont l’issue sera nécessairement une rupture – positive ou négative – avec les équilibres instables actuels. C’est pourquoi nous abordons dans ce dossier des aspects variés, même si incomplets, d’une démarche globale de remise en cause du capitalisme pour la construction d’une autre société.
Une société vivable et juste serait sans exploitation et sans classes : le travail y aurait été libéré, et la propriété privée abolie ; l’activité se ferait en fonction de l’utilité sociale, et en entretenant un rapport soutenable à l’environnement ; l’économie y suivrait le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Elle serait également sans oppressions ; l’hétéro-patriarcat et le racisme y auraient été détruits. Elle serait réellement démocratique à tous les niveaux ; la police, la justice et l’État lui-même, compris comme un corps séparé de la société confisquant la démocratie, y auraient été supprimés et rendus inutiles. En un mot, ce serait une société communiste. Mais les révolutionnaires ne peuvent se contenter de l’imaginer, sous peine de tomber dans ce qu’Engels appelait le « socialisme utopique ». Ils doivent élaborer un programme rassemblant les principales mesures allant dans cette direction, et ils doivent aussi accompagner un tel programme d’une stratégie à même de le réaliser. Comment imposer et mettre en œuvre concrètement de telles mesures ? On peut répondre simplement : par la révolution socialiste, menant à terme au communisme. Mais il reste à savoir comment la faire.
Comment de rien devenir tout ?
La révolution est le moment historique, plus ou moins long, où les rapports de forces sont totalement bouleversés et où le pouvoir bascule (pour un temps du moins, puisque la révolution peut être trahie, dénaturée ou vaincue) du côté des exploitéEs et des oppriméEs. Pour pouvoir « de rien devenir tout », ils et elles doivent former un sujet collectif doté d’une certaine unité, à même de renverser le système de domination actuel dans son ensemble ; autrement dit, qu’ils et elles se constituent en une classe en lutte.
Marx et Engels écrivaient dans le Manifeste que les communistes « se distinguent des autres partis ouvriers » d’une part par leur internationalisme, et d’autre part en ce que « dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité. Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres ; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien. »
Parce qu’ils savent que seul un renversement révolutionnaire des rapports de forces permettra de vaincre la bourgeoisie, les communistes visent l’unité du prolétariat, et la voient non comme quelque chose de donné mais comme une tâche à réaliser. Le « parti communiste » dont Marx et Engels écrivent le manifeste est justement la classe unifiée en lutte (le parti au sens « historique », non au sens d’une organisation particulière).
Les prolétaires, au sens large de l’ensemble des exploitéEs sous le capitalisme, ont, en raison de leur position dans les rapports sociaux, à la fois un intérêt fondamental à rompre avec le système capitaliste pour construire une société communiste (puisqu’ils et elles y sont dépossédéEs des moyens de production et du pouvoir politique) et la capacité de le faire (puisque d’une part ils sont le point faible de ce système qui repose sur leur travail et, d’autre part, leur place dans la société les pousse objectivement à s’opposer à la scission entre l’être humain et ce qu’il produit et organise, entre la théorie et la pratique, la pensée et l’action). Mais ils et elles sont profondément diviséEs, et le problème est donc de construire leur unité, tout en travaillant, ce qui est la source de nombreuses contradictions dans le cadre d’une société où l’aliénation est la règle, à s’approprier une perspective révolutionnaire.
Cette unité doit du reste aller au-delà de la lutte contre l’exploitation, et rassembler les forces qui se mobilisent contre cette conséquence nécessaire du capitalisme qu’est la destruction de l’environnement, ainsi que contre d’autres dimensions du système de domination établi, comme l’hétéro-patriarcat et le racisme systémique. Il s’agit ainsi de former un « bloc subalterne » à partir de situations d’exploitation et d’oppression diverses, et des luttes qui s’y ancrent.
La fragmentation du prolétariat
La classe ouvrière est divisée en raison du fonctionnement intrinsèque du capitalisme (salariéEs relativement stables, précaires, chômeurEs, etc.), de différences de statuts (public, privé, intérim, auto-entrepreneurs relevant en réalité d’un salariat caché, ou encore le travail domestique), de divisions géographiques (grandes villes, banlieues, péri-urbain, campagnes, et le cas extrême des colonies), de l’âge et des générations, du patriarcat et du racisme systémique. À ces divisions (facteur objectif), s’ajoutent de multiples différences entre les modalités de lutte, d’organisation et de conscience de classe (facteur subjectif). Ces deux facteurs, liés dialectiquement, permettent de comprendre que des mouvements très puissants et radicaux, aux prises avec le même adversaire (l’État bourgeois), puissent se succéder en à peine quelques mois presque sans aucune communication et continuité.
C’est ce qui s’est passé avec la révolte des banlieues d’octobre-novembre 2005 et le mouvement étudiant contre le CPE de février-avril 2006, même si la victoire partielle de ce dernier (dernier recul important d’un gouvernement en France) a été favorisée par l’affaiblissement du pouvoir et ses dissensions (représentées par la rivalité Villepin-Sarkozy) suite à la révolte de 2005. C’est également un tel décalage et une telle désynchronisation qui a sévi entre le mouvement des Gilets jaunes et les manifestations et grèves contre les retraites de cet hiver, deux contestations massives et radicales mais aux méthodes de lutte très différentes et liées à des fractions hétérogènes de la classe ouvrière. Les différences sociologiques entre les membres des deux mouvements sont réelles mais ne sont pas les seules en cause : la ligne de la plupart des directions syndicales a consisté à rester à distance, voire à critiquer, les Gilets jaunes, dont la suspicion initiale envers les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier n’a donc pas pu être assez surmontée.
Alors que les classes dominantes parviennent à jouer des divisions des exploitéEs et oppriméEs, et les renforcent par de continuelles offensives politiques et idéologiques (en particulier racistes), l’une des tâches stratégiques décisives des organisations de lutte de classes est à l’inverse de contrecarrer ces divisions, et de diffuser une conscience de classe unitaire.
Front unique et organisation
Une politique de front unique entre différentes organisations du mouvement ouvrier (révolutionnaires et réformistes) est nécessaire parce que « la conquête du pouvoir par le prolétariat requiert sa mise en mouvement la plus large pour l’affrontement avec le pouvoir bourgeois, ainsi qu’une capacité à entraîner les classes sociales intermédiaires dans cet affrontement pour le gagner et changer les rapports sociaux ». L’une des étapes nécessiare est ainsi un travail d’implantation syndical volontariste dans des secteurs non ou peu organisés du salariat (privé, précaires, petites entreprises, jeunes, etc.), dans l’objectif de reconstruire la conscience de classe dans ces secteurs.
Mais ces derniers, puisque l’organisation, l’indépendance et la conscience et y sont fragiles, sont en même temps ceux qui sont les plus sensibles aux problèmes politiques qui ne relèvent pas directement du rapport capital-travail. On pourrait dire que, de nos jours, le front unique doit être encore plus large : il faut parvenir à établir des liens durables et à rendre possible une unité d’action avec des mouvements qui, comme les Gilets jaunes, organisent des classes sociales intermédiaires ou en gestation, au contours mouvants, peu organiséEs (ou en l’étant d’une manière très différente, par les réseaux sociaux notamment) mais dont les évolutions seront aussi le produit des batailles politiques et des alliances de classes qui sont noueront dans la lutte.
Si l’organisation formelle peut dans certaines circonstances émousser la radicalité, elle seule permet la constance et la cohérence dans la lutte, ainsi que l’accumulation et la transmission des expérience des luttes passées. Il y a donc une dynamique, inhérente à l’action, qui pousse à construire et reconstruire des structures pour fixer, pour le meilleur et pour le pire, ses expériences. Sans prétendre d’une manière irréaliste faire entrer en tant que membres la majorité des exploitéEs et oppriméEs dans des organisations formelles de lutte des classes (ce que, même à son âge d’or, le PCF et les organisations qui lui étaient subordonnées ne sont pas parvenus à faire), il faut viser à créer un contact étroit entre ces organisations et les groupes qu’elles ont pour tâche de représenter, et à diffuser dans le même temps le plus largement possible les analyses et projets alternatifs au capitalisme. Il s’agit de renforcer la conscience de classe, ce qui signifie notamment rendre tangible la possibilité d’une nouvelle société, cela pour, à terme, être en mesure de renverser une hégémonie bourgeoise déjà affaiblie par des décennies de néolibéralisme et « d’étatisme autoritaire » (pour employer l’expression de Poulantzas).
Convergence des luttes et auto-organisation
Unifier la classe, et plus généralement les subalternes, signifie à la fois mobiliser et organiser dans des cadres de lutte le plus massivement possible les exploitéEs et oppriméEs, mais aussi faire converger, à partir de positions différentes, les luttes déjà existantes vers le même adversaire. La montée en généralité des revendications et la mise en rapport d’une lutte avec de nombreuses autres peuvent certes nuire au déploiement et à la massification d’une lutte née sur une question spécifique si elles impliquent sa dissolution. Même s’il peut être difficile de les concilier, aucun des deux objectifs ne peut cependant être sacrifié. Dans la période récente, la stratégie du comité « Vérité et Justice pour Adama » illustre la manière dont cette « double tâche » peut être poursuivie. D’une part, il lutte avec constance et fermeté sur la revendication autour de laquelle il est né, et plus généralement contre l’oppression policière et raciste. D’autre part il tisse des liens avec d’autres luttes et participe à d’autres mouvements : Gilets jaunes, mouvement des retraites et question écologique. Le tout avec un certain succès, dont témoigne l’ampleur des manifestations des 2 et 13 juin.
Il faut ajouter que l’unité de la classe implique d’articuler différentes modalités de lutte et d’organisation : mouvements largement spontanés, organisations créées autour d’une lutte déterminée (syndicats ouvriers, associations écologiques, collectifs féministes, comités antiracistes, etc.), organisations politiques proprement dites (partis), cadres d’auto-organisation (AG, conseils, soviets, etc.). L’auto-organisation est nécessaire à la fois pour le succès de la lutte et pour le passage à une société émancipée. D’abord, les cadres d’auto-organisation constituent une mise en œuvre concrète du front unique, et favorisent ainsi une massification de la lutte. Ensuite, ils ouvrent la possibilité pour les révolutionnaires de convaincre de leurs mots d’ordre et de leur stratégie à grande échelle. Enfin, ils donnent aux groupes concernés le contrôle sur leur propre lutte, ce qui est décisif à la fois pour court-circuiter les manigances bureaucratiques, et à plus long terme pour créer des organes de démocratie réelle sans lesquels le communisme resterait un mot vide. L’auto-activité des groupes en lutte permet de remettre en cause par en bas les différents aspects de la domination actuelle (les rapports de propriété et de pouvoir notamment). Cela ouvre ainsi la possibilité d’une réappropriation par les travailleurSEs de leur travail et de leur production (une socialisation démocratique et non une simple nationalisation par en haut), et d’une réappropriation par chacunE du pouvoir (contre sa monopolisation par l’État).
L’impulsion et le renforcement des cadres d’auto-organisation sont donc l’une des méthodes et l’un des objectifs de lutte principaux des révolutionnaires, et plus spécifiquement des partis révolutionnaires. Ces derniers doivent ainsi éviter le substitutisme, et ne pas entretenir un rapport instrumental aux cadres d’auto-organisation ainsi qu’aux autres organisations de lutte, rapport qui en ferait de simples « courroies de transmission » (comme était conçus la CGT par rapport au PCF) ou de simples « organisations de façade », sans bien entendu s’interdire d’intervenir politiquement dans ces cadres ou organisations de masse. Tout comme il est nécessaire de promouvoir une démocratie réelle dans et par les luttes au sein de la société, les organisations de lutte de classe doivent elles-mêmes fonctionner d’une manière démocratique.
La grève de masse, hypothèse stratégique
La nécessaire construction de l’unité de la classe, le tissage de liens entre secteurs et luttes hétérogènes, la diffusion d’idées, d’imaginaires et de pratiques nouvelles, etc., suivent une temporalité longue, que Gramsci a pensé avec la métaphore de la « guerre de position ». Mais la « guerre de mouvement », d’une temporalité beaucoup plus dense, reste décisive, car c’est dans l’action, dans la mobilisation et la lutte de masse, que la conscience de classe progresse le plus rapidement.
Rosa Luxemburg écrit dans Grève de masse, parti et syndicat que, lors de la révolution russe de 1905, le soulèvement du prolétariat a éveillé « pour la première fois, comme par une secousse électrique, le sentiment et la conscience de classe chez des millions et des millions d’hommes. Cet éveil de la conscience de classe se manifeste immédiatement de la manière suivante : une masse de millions de prolétaires découvre tout à coup, avec un sentiment d’acuité insupportable, le caractère intolérable de son existence sociale et économique, dont elle subissait l’esclavage depuis des décennies sous le joug du capitalisme. (…) Ici on lutte pour la journée de huit heures, là contre le travail aux pièces. Ici on emmène sur des charrettes à bras les maîtres brutaux après les avoir ligotés dans un sac ; ailleurs, on combat l’infâme système des amendes partout on lutte pour de meilleurs salaires, ici et là pour la suppression du travail à domicile. »
Cette coagulation soudaine des luttes en une classe mobilisée et consciente est bien entendu historiquement très rare. Le plus souvent, et Luxemburg le précise d’ailleurs en d’autres endroits de son texte, elle fait suite à toute une période de luttes intenses. Et, dans tous les cas, la grève de masse doit être préparée, que ce soit techniquement ou idéologiquement, même si la préparation seule ne garantisse rien – Luxemburg soulignant à ce propos que la grève de masse n’est pas un outil que les syndicats ou partis pourraient décider d’utiliser à leur gré, comme un couteau que l’on pourrait ouvrir ou fermer à volonté.
Elle est le produit d’un changement qualitatif dans la lutte des classes, et se caractérise par son caractère politique. « La spécificité de la politique s’exprime chez [Lénine] dans le concept de la crise révolutionnaire, qui n’est pas le prolongement logique d’un “mouvement social” mais une crise générale des rapports réciproques entre toutes les classes de la société. La crise se définit alors comme une “crise nationale”. Elle agit comme un révélateur des lignes de front brouillées par les fantasmagories mystiques de la marchandise. Alors seulement, et non en vertu d’un inéluctable mûrissement historique, le prolétariat peut être transfiguré et “devenir ce qu’il est”. »
La grève de masse, ou grève générale insurrectionnelle (insurrectionnelle dans la mesure où elle s’accompagne d’occupations de lieux de travail et de vie, de manifestations interdites, de pratiques d’auto-défense, etc. et défie donc la légalité), doit être, comme le dit Daniel Bensaïd notre « hypothèse stratégique » fondamentale. Cela ne signifie pas qu’elle exclut d’autres formes d’actions (blocages, émeutes d’une part ; élections d’autre part) mais qu’elle doit être conçue comme la situation dont la probabilité est la plus grande où la classe ouvrière, massivement mobilisée, peut remettre en cause le plus efficacement le pouvoir bourgeois, entrainer des classes intermédiaires et ainsi faire basculer le rapport de forces. En arrêtant la production elle sape les sources de ce pouvoir ; elle vise les sommets de l’État ; et en donnant naissance à des organes d’auto-organisation (éventuellement en relançant la production sous contrôle ouvrier), elle peut constituer le germe d’un double pouvoir, s’ils sont assez puissants et coordonnés, susceptible non seulement d’aboutir à un changement de pouvoir politique, mais à poser les bases d’un changement de société.
Le rôle décisif du parti
L’organisation la mieux à même de promouvoir les cadres d’auto-organisation, de transmettre les expériences de lutte passées et de diffuser des analyses de classe est le parti révolutionnaire. De même, parce que son action est située à un niveau directement politique, il est le mieux placé pour œuvrer à la convergence des luttes, et cela notamment avec des luttes autour d’enjeux qui étaient négligés par les organisations du mouvement ouvrier (ou qu’elles avaient placés au second plan) : luttes féministes, LGBTI, contre le racisme, les violences policières, pour l’écologie, ou encore avec de nouveaux types de luttes qui émergent (comme les Gilets jaunes).
On peut relever un ensemble de « fonctions qu’un parti peut seul accomplir véritablement » : le parti révolutionnaire, pour être à la hauteur de sa tâche, doit ainsi être un « parti-éducateur, formant politiquement ses membres par un travail continu de transmission théorique et historique, ainsi que par l’expérience militante ; parti-intellectuel, susceptible de produire une compréhension commune du monde social et d’élaborer collectivement une stratégie pour le transformer, parti-expérimentateur, capable de prendre des décisions audacieuses, même lorsque d’autres organisations s’y refusent ; parti-catalyseur, visant à surmonter la dispersion de la gauche et des mouvements grâce à des initiatives qui permettront de faire émerger de nouvelles synthèses militantes et politiques ; parti-stratège, en mesure de jouer un rôle décisif dans des situations de crise politique et de bifurcation historique, en mettant à profit l’expérience passée des mouvements d’émancipation. »
Le parti révolutionnaire peut jouer habilement de la « discordance des temps » (Bensaïd) : inscrit dans le temps long de la construction d’organisations et de la lutte idéologique, il peut également intervenir dans le temps court des luttes de masse ; et il peut œuvrer à dépasser la désynchronisation des luttes, afin qu’elles parviennent à se condenser, ou à se coaguler, en une lutte assez puissante pour renverser le pouvoir bourgeois. Un des éléments-clés de ces accélérations est la formulation d’une démarche transitoire, qui permet de passer d’aspirations populaires de masse à une remise en cause du système. Consacrées par le Programme de transition publié par Trotsky en 1938, les revendications transitoires, que ce soit l’interdiction des licenciements, la fin des énergies fossiles, la saisie des banques ou le démantèlement de la police, se combinent avec une démarche similaire sur la question du pouvoir, abordée notamment dans Démarche transitoire, front unique, gouvernement ouvrier (François Sabado, 2005), du gouvernement, pour accélérer la compréhension de l’impossibilité de résoudre les problèmes pratiques que se posent les masses mobilisées sans rupture avec les institutions capitalistes.
Dans une situation révolutionnaire, comme une grève générale, le parti révolutionnaire peut prendre l’initiative décisive qui fera basculer le pouvoir du côté des organisations de lutte et des cadres d’auto-organisation des exploitéEs et oppriméEs (comme les soviets lors de la révolution d’octobre 1917), c’est-à-dire trancher la situation de double pouvoir en leur sens. Bref, dans une situation de « bifurcation » historique, il peut ouvrir la voie à une société communiste, libérée de l’exploitation et de l’oppression.