Depuis le 18 décembre, qui a ouvert les mobilisations contre la loi Darmanin, les journées de mobilisation se poursuivent : le 18 février, contre les CRA (centres de rétention administrative) dont le gouvernement prévoit d’augmenter le nombre ; le 4 mars à l’appel de l’UCIJ (Union contre une immigration jetable).
L’UCIJ regroupe de nombreuses associations et syndicats et coordonne les actions contre ce projet de loi. Celui-ci est bien plus qu’une loi répressive supplémentaire contre les migrantEs. Il programme leur expulsion en diminuant les moyens de leur défense et de leur protection. La propagande gouvernementale pour justifier ces mesures est la prétendue dangerosité des exiléEs qui les fait passer pour des délinquantEs. La loi Darmanin-Dussopt représentant une escalade raciste qui vise toutEs les étrangerEs et alimente les idées d’extrême droite. Nous avons vu à Saint-Brévin, à Callac et ailleurs que la lutte antimigrantEs est le terrain privilégié des néofascistes pour passer à l’action.
Des lois contre les plus démuniEs
C’est pourquoi ce projet doit être combattu et nous devons tout faire pour qu’il ne passe pas. Nous savons que c’est une bataille difficile. Le lien avec le mouvement massif contre la réforme des retraites n’est pas évident. Pourtant celle-ci, comme la réforme de l’assurance chômage et la loi Kasbarian sur le logement, s’en prend aux plus démunis de la société dont les migrantEs font partie. Elles ont pour but de les précariser, de les paupériser encore davantage. Une victoire sur la réforme des retraites nous rendrait toutes et tous plus fortEs pour lutter contre toutes les attaques contre les pauvres.
Des actions dans près d’une vingtaine de villes
Le 4 mars, l’UCIJ avait appelé à une journée d’actions, journée intermédiaire avant le 25 mars, proche de la journée antiraciste, qui doit marquer un point fort de la mobilisation. Des actions ont eu lieu le 4 mars dans près d’une vingtaine de villes sous des formes diverses : rassemblements, réunions, fête antiraciste comme à Petit-Quevilly ou manifestations, parfois contre les CRA. À Perpignan, la manif dynamique a rassemblé 250 personnes : un bon chiffre, comparé aux autres initiatives en défense des migrantEs dans cette ville, et symbolique à Perpignan dont le maire est au RN.
Parfois, il y a eu des réunions comme à Rouen où 130 personnes sont venuEs écouter durant 4 heures un samedi les explications sur les différents volets de la loi, ses aspects répressifs qui criminalisent les migrantEs, attaquent le droit d’asile. Il a été utile de discuter notamment avec celles et ceux qui peuvent avoir des illusions sur le titre de séjour temporaire « métiers en tension ».
Dans les semaines qui viennent, il va falloir continuer à argumenter et préparer le 25 mars, jour où sont prévues des manifestations sur tout le territoire. Œuvrons pour qu’elles soient plus nombreuses que les précédentes et entraînent plus de monde. Cette journée doit marquer une montée en puissance et nous encourager à poursuivre dans la durée, car le vote final de la loi n’aura pas lieu avant mai-juin. Tout ce qui peut être consolidé et construit sera utile pour l’avenir.