Publié le Mercredi 18 février 2015 à 10h37.

Barbarie et surenchères réactionnaires

Dans l’odieux attentat antisémite qui a fait deux morts et cinq blessés à Copenhague dimanche dernier, deux fusillades prenant pour cible un centre de débats et une synagogue, c’est la même haine de la liberté d’expression qui s’est exprimée, la même haine de l’autre, que les 7 et 9 janvier dernier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes. Un peu plus tard, dans la même journée, on apprenait qu’un cimetière juif, à Sarre-Union, en Alsace, avait été profané. Des adolescents qui n’avaient pas réalisé non pas ce qu’ils faisaient, ont-ils par la suite justifié, mais quelles répercussions aurait leur geste, surpris qu’ils ont été par leur mise en garde à vue. Mais comment expliquer ce geste autrement que par la bêtise, voire la haine raciste ? Ces actes barbares naissent sur le terreau de la décomposition sociale, dont sont responsables les classes dirigeantes, et des guerres que leurs États mènent contre les peuples, en particulier au Moyen-Orient. Loin de laisser espérer des solutions qui pourraient en tarir les sources, les pouvoirs en place les utilisent pour justifier leur fuite en avant dans leur politique répressive, sécuritaire et militariste. Le Premier ministre israélien, Netanyahou, n’a-t-il pas déclaré aux « juifs d’Europe » : « Israël vous attend à bras ouverts » ? Il dramatise la situation pour jouer sur les peurs et attiser les haines dont se nourrit sa propre politique. Et Manuel Valls en rajoute lui aussi, provoquant l’opinion en employant le terme d’« islamo-fascisme » qui laisserait croire que l’antisémitisme ne serait le fait que de l’intégrisme islamiste, quand c’est avant tout le fonds de commerce, bien français, de l’extrême droite.Pour imposer leur domination aux classes et aux peuples exploités, les uns et les autres voudraient nous enrôler dans cette guerre de tous contre tous, qui contre les musulmans, qui contre les juifs, qui contre les Roms... Nous n’en serons pas ! Face aux attentats barbares et à ces emballements réactionnaires qui s’alimentent les uns les autres, notre boussole est plus que jamais notre camp social, celui des exploitéEs, des oppriméEs, quelle que soit notre origine, notre couleur de peau, notre religion ou absence de religion. La lutte pour son unité à travers la lutte pour la démocratie, contre tous les racismes.

Galia Trépère