Publié le Mercredi 17 février 2016 à 09h44.

Barbarie raciste et manœuvres réactionnaires

Tout acte raciste est ignoble, une agression contre la ou les victimes, mais aussi une agression contre l’humanité. L’assassinat atroce dont a été victime il y a dix ans, le 13 février 2006, Ilan Halimi, s’est ajouté à la longue listes de ces actes barbares. Âgé de 23 ans, il a été torturé et assassiné parce qu’il était juif.

Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a participé à l’hommage qui lui a été rendu samedi dernier à Bagneux, aux côtés du grand rabbin de France et du président du Consistoire central israélite de France. Cazeneuve ne s’est pas contenté de dénoncer le racisme, il a utilisé la révolte que suscitent de tels actes pour justifier la politique sécuritaire et militariste de l’État français, de sa police et de son armée. à l’entendre, il y aurait une continuité entre l’assassinat d’Ilan Halimi et les attentats du 13 novembre, « la haine antisémite »...

C’est une simplification caricaturale qui sert la propagande du gouvernement pour justifier l’état d’urgence permanent, la déchéance de nationalité, la guerre au Moyen-Orient, son soutien indéfectible à la politique sioniste de l’État d’Israël.Oui, l’antisémitisme est insupportable, et rien ne peut le justifier. Il est insupportable comme est insupportable le racisme contre les musulmans que distille en permanence la propagande gouvernementale. C’est bien cette propagande qui encourage les actes racistes contre les migrantEs  comme l’agression de réfugiés par sept hommes armés de barres de fer et de bâtons électriques durant la nuit du 10 au 11 janvier, ou les actes racistes quotidiens dont son victimes les musulmans, les Noirs ou les Roms. Cette propagande vient justifier la campagne xénophobe du gouvernement qui refuse d’accueillir les enfants, les femmes, les hommes qui fuient une guerre dans laquelle les grandes puissances dont la France portent une lourde responsabilité. Oui, c’est bien ce gouvernement qui distille le mépris et la haine de l’autre comme le font tous ceux qui se drapent dans le patriotisme.

La lutte contre le racisme ne se divise pas, et nous n’abandonnons pas la dénonciation de l’antisémitisme aux forces réactionnaires ou à l’État qui l’utilisent pour justifier leur politique. Le racisme se combat en construisant des liens de solidarité entre tous les exploitéEs, par delà les frontières ou les origines, face aux classes dominantes qui veulent les dresser les uns contre les autres.

Yvan Lemaitre