Publié le Mercredi 16 décembre 2009 à 17h55.

Débat moisi

Nadine Morano qui participait à une réunion sur l’identité nationale a déclaré qu’elle attendait d’un jeune musulman « qu’il ne parle pas verlan, qu’il ne porte pas sa casquette à l’envers. » En dehors de cela, il n’y a aucun amalgame entre identité nationale et islam ! Car, bien entendu, tout le monde sait que seuls les jeunes musulmans portent la casquette à l’envers et parlent verlan. À moins que ce soit moins « problématique » quand il s’agit de bons catholiques ou d’Auvergnats.

En ouvrant ce débat nauséabond, Besson a donné la parole aux pires racistes. Il suffit de voir sur le forum du Figaro, certaines contributions défendant Morano : « la majorité des français pensent comme elle : lorsque l’on est français, on respecte son pays, on ne crache pas dans la soupe, on a pas 36 nationalités on ne siffle pas l’hymne national, on ne brule pas de voitures, de bus, d’écoles, on ne casse pas tous les édifices publics, on parle correctement le français, (...) bref on se civilise. » « Morano n’a rien dit de discriminatoire elle a tout simplement décris une réalité que nous pouvons voir tout les jours dans nos quartiers.» (sic) Le week-end dernier, la mosquée Bilal de Castres était couverte d’inscriptions vantant le White Power, de croix gammées et, étape supplémentaire dans la stigmatisation, des pieds et des oreilles de porcs y étaient suspendus.

Au-delà des bas calculs électoraux de la droite qui tente de couper l’herbe sous le pied du Front national, la politique raciste du gouvernement vise à briser la solidarité dans la population qui soutient majoritairement la grève des sans-papiers, qui aident les réfugiés à Calais et ailleurs, qui s’élève contre l’expulsion d’Afghans...

On en arriverait même à se demander si les stratèges de la majorité n’appelleraient pas de leurs vœux une bonne révolte dans les banlieues, histoire de faire oublier aux travailleurs le chômage, les attaques contre l’assurance maladie, les hôpitaux, la poste... en vue de faire passer en douce toutes les contre-réformes qu’ils ont encore sur le feu !