L’universitaire Olivier Le Cour Grandmaison a lancé un appel à une vaste mobilisation contre le racisme et la xénophobie d’État, auquel ont répondu de nombreuses organisations, dont le NPA. Une journée de protestation nationale est prévue le 28 mai.Mois après mois, ce gouvernement poursuit inlassablement son offensive contre les immigrés, les demandeurs d’asile et les sans-papiers, mal nommés « clandestins » pour faire croire que leur présence sur le territoire est une menace pour l’ordre public, les « comptes de la nation » et la cohésion de la France. Selon un procédé démagogique et obscène, désormais bien rodé, qui vaut pour la politique sécuritaire comme pour la politique d’immigration, à chaque fait divers, un projet de loi et/ou de nouvelles dispositions réglementaires. Rappelons, en effet, que le texte élaboré par l’ancien ministre des Expulsions, Éric Besson, défendu au Sénat puis à l’Assemblée nationale par son successeur Brice Hortefeux, a pour origine l’arrivée sur une plage corse de nombreux réfugiés kurdes fuyant la Syrie ; pays bien connu pour ses glorieuses traditions démocratiques respectueuses des droits de l’homme et de ses minorités. Prenant prétexte de cet événement et des incidents survenus l’été dernier à Grenoble, ceux qui servent la politique de Nicolas Sarkozy ont donc élaboré un énième projet législatif destiné à renforcer toujours plus l’arsenal juridique et policier mobilisé contre les immigrés et les Roms. Soit dit en passant, que faisait alors celle qui se répand aujourd’hui dans la presse nationale en se présentant comme l’avocate intrépide et « rebelle » des droits de l’homme, Rama Yade ? Quand s’est-elle élevée contre ces orientations, entre le moment où elle est entrée au gouvernement et celui où elle en a été remerciée ? Où sont ses déclarations condamnant les dispositions aujourd’hui adoptées par les députés : déchéance de la nationalité pour les Français naturalisés depuis moins de dix ans condamnés pour meurtre d’agents dépositaires de l’autorité publique, rétention portée à 45 jours, possibilité pour les préfets de prononcer à l’encontre des expulsés une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée de cinq ans, ce qui revient à établir une sorte de double peine, à quoi s’ajoute la création de « zone d’attente flottante » où les étrangers concernés seront soumis à des procédures accélérées et dérogatoires au droit commun ? L’action de ceux qui prétendent défendre la République et ses principes, alors qu’ils les violent de façon grave et réitérée, a été jugée par un rapport officiel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Relativement à ces mesures, on peut y lire cette conclusion sans appel : « en l’état, les dispositions examinées ne permettent pas le respect effectif des droits de l’homme. » Voilà qui en dit long sur la dégradation spectaculaire des droits et libertés dans ce pays, et sur la situation faite aux immigrés et aux demandeurs d’asile. Ce gouvernement persévère dans la stigmatisation des uns et des autres, et dans la chasse aux « clandestins », persévérons plus que jamais dans la construction d’une vaste mobilisation nationale et unitaire contre le racisme, la politique d’immigration de Sarkozy-Fillon et pour la régularisation des sans-papiers. D’ores et déjà, des dizaines d’organisations politiques et syndicales, de très nombreuses associations nationales et locales, et plus de 160 élus qui vont du Parti radical de gauche au NPA en passant par le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste, la Gauche unitaire, le Parti de gauche, les Alternatifs, l’Union démocratique bretonne, le Parti occitan… soutiennent cet appel et la journée nationale prévue le 28 mai prochain. Après le temps nécessaire de l’indignation, voici venu le temps indispensable de la mobilisation. Il y a urgence ! Olivier Le Cour GrandmaisonPour signer l’Appel et prendre connaissance de l’ensemble des signatures collectives et individuelles :www.reseau-terra.info/wordpress/?p=641