Publié le Jeudi 12 mai 2011 à 23h11.

Football : Laurent lave plus Blanc

Qu’on aime le football ou pas, on ne peut rester indifférent au débat ayant surgi après les propos tenus le 8 novembre dernier, au cours d’une réunion de la Fédération française de football (FFF). Il est donc proposé de mettre en place un système de quotas à l’entrée des centres de formation, pour diminuer le nombre de joueurs possédant une double nationalité. Débat ayant tourné aux pires clichés xénophobes et racistes, et en cela inscrit pleinement dans le climat nauséabond instauré depuis un certain temps par la Sarkozye au pouvoir Premier « problème » soulevé par ces messieurs : il y aurait un souci avec les jeunes possédant une double nationalité, que l’on forme dès l’âge de 12 ans, pour lesquels de l’argent est dépensé, et qui partiraient ensuite en masse dans d’autres équipes que la France une fois arrivé l’âge d’être sélectionné. Il y aurait 45 % de binationaux dans les centres de formations fédéraux, le directeur technique national, François Blaquart, soutenu par Laurent Blanc, suggère donc d’imposer de manière officieuse un quota de 30 % de binationaux au maximum. Mais, pour citer François Blaquart : « Attention, il ne faut pas que cela soit dit, il faut que ça reste secret. » Ce qui montre clairement que ces tristes sires avaient conscience de leurs propos, contrairement à ce que la « belle famille du football » prétend en s’acharnant à les défendre. C’est d’emblée un faux débat : c’est oublier qu’on ne peut pas demander à un gamin de 12 ans de choisir pour qui il jouera dix ans plus tard. Il ne faut pas non plus oublier que les centres de formation « forment » ces jeunes à être des « bœufs », obéissants, individualistes, et n’ayant d’autre horizon que l’argent. Quant à leur éducation, elle est réduite au minimum. Dans le monde du football professionnel, clairement inscrit dans le cadre de l’économie capitaliste, on n’hésite pas à aller chercher des jeunes dans les pays pauvres, dont une majorité se retrouvent sur le carreau car, à la fin, ils ne font pas « l’affaire ». Quant aux autres, ils vont là où ils ont la possibilité de jouer. Faux débat donc, et pour lequel on propose une solution clairement discriminatoire. Pour ce qui est du deuxième « problème », c’est là que les choses partent dans un délire raciste et ethniciste, digne des pires clichés naturalistes du xixe siècle. Dixit Laurent « lave plus » Blanc : « Qu’est-ce qu’il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c’est comme ça. C’est un fait actuel. Dieu sait que dans les centres de formation, dans les écoles de football, ben y en a beaucoup. Je crois qu’il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d’autres critères, modifiés avec notre propre culture. Les Espagnols, ils m’ont dit : ‘‘Nous, on n’a pas de problème. Nous, des Blacks, on n’en a pas" » : À vomir ! Nous tenons à saluer les quelques réactions, venant du monde du football, condamnant clairement ces propos.La meilleure réponse à apporter à ce climat, ce sont les mobilisations unitaires contre le racisme, en participant massivement à la journée du 28 mai, dans le cadre du collectif D’ailleurs nous sommes d’ici. Le NPA y prendra toute sa place.

Miguel Ségui, Yoann Henriet