Le 28 février une trentaine de migrant.e.s, soutenue par des étudiant.e.s et des personnels de l’université de Jussieu, est venue trouver refuge dans un bâtiment chauffé et inutilisé depuis 2 ans. La plupart d’entre eux, en provenance du Soudan ou de l’Erythrée, dormait à la rue en pleine période de grand froid et espérait ainsi passer quelques nuits au chaud, et par là-même alerter sur leur situation, conséquence de la politique ultra-répressive de Macron en terme d’immigration.
La présidence de l’université, malgré des tentatives de négociations de la part des éxilé.e.s et de leurs soutiens, a immédiatement appelé la police et fermé le campus qui s’est vu alors encercler d’une quinzaine de camions de CRS. Face aux menaces d’expulsion par la force et de contrôle d’identité des migrant.e.s brandies par la direction de l’université, les occupant.e.s ont fait le choix de la sécurité en quittant les lieux. Ils ont alors rejoint l’université de Saint-Denis où une occupation exemplaire de migrant.e.s est en cours depuis janvier. Cette occupation, comme aurait pu l’être celle de Jussieu, a pour objectif de répondre aux besoins immédiats des migrant.e.s en leur procurant un abri, des cours de français, mais aussi de mettre en avant des revendications politiques et de lutter contre la politique anti-immigration du gouvernement.
En effet, l’objectif du Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb est d’augmenter encore le nombre d’expulsions, de durcir conditions d’accès aux centres d’hébergement d’urgence et de systématiser la criminalisation et l’enfermement par la rétention des migrant.e.s soumis.e.s aux accords de Dublin. Le projet de loi asile et immigration vise à mettre en place une politique migratoire dissuasive. La durée maximale des séjours en centre de rétention passera par exemple de 45 à 90 jours et la chasse aux sans-papiers sera simplifiée en augmentant la retenue administrative pour vérification du droit de séjour de 16 à 24 heures et en renforçant les « pouvoir d’investigation » des policiers.
Dans la continuité de l’occupation de Jussieu, la mobilisation a commencé à s’organiser durablement sur le campus. Un vaste mouvement de sympathie à l’égard des migrant.e.s est en train de naître, de nombreux dons ont été récoltés et, le 7 mars dernier, une manifestation dans l’enceinte de la fac a réuni plus de 300 étudiant.e.s et personnels. Des revendications comme la mise en place d’un dispositif d’accueil d’étudiant.e.s éxilé.e.s ont été portées à la présidence de Jussieu. Une AG a par la suite décidé de créer un collectif « Sorbonne sans frontières » et un meeting unitaire, co-organisé par le NPA Jussieu, aura lieu le mercredi 14 mars à 18h30 en amphi 45A.
Le mouvement de solidarité avec les migrant.e.s doit s’amplifier afin de de construire un rapport de force face aux politiques racistes et répressives de l’Etat. Les espaces universitaires, comme à Saint-Denis, à Jussieu ou à Nantes, ont leur rôle à jouer, en s’affirmant comme des lieux politiques de solidarités et de résistances !
Le comité NPA Jussieu