Cette année, 20 000 personnes ont déjà traversé la Manche. C’est autant que pendant toute l’année 2024. Dans les médias et les déclarations de nos gouvernantEs, c’est le retour de la « crise migratoire ». Et c’est à cette « crise » qu’est censé répondre l’accord signé par Macron et Starmer sur le contrôle de l’immigration. Sans aucune honte, le principe de « unE migrantE accepté par le Royaume-Uni pour unE migrantE repris par la France » est présenté comme une réponse « humaine » permettant, soi-disant, d’ouvrir une voie légale d’immigration pour les candidatEs au regroupement familial. Des miettes qui permettent de justifier le renforcement des contrôles administratifs et policiers et les rafles à l’intérieur du pays.
Alors que, dix ans après que le petit Aylan Kurdi, migrant syrien de 3 ans, a été retrouvé gisant sur une plage turque, les chiffres de l’ONU font de l’année 2024 la plus meurtrière sur les routes de la migration sur l’ensemble du globe. Faut-il le rappeler ? Entreprendre un trajet d’exil pour fuir les guerres, le colonialisme, la misère sociale et les catastrophes écologiques, tout simplement vouloir une vie meilleure, c’est s’exposer à la mort, aux humiliations, aux viols.
Face à cette réalité, le cynisme des dominants est sans nom. Pour Starmer et Macron, leur accord serait une réponse à la progression de l’extrême droite ! Mettre en œuvre des politiques racistes pour lutter prétendument contre celles et ceux-là mêmes qui ont réussi à imposer leur narratif et leur agenda de l’immigration comme « problème », avec sa version de gauche « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Alors que le déclenchement de la guerre en Ukraine a montré que de « problème d’accueil » il n’y avait pas… sauf pour les exiléEs « indésirables » d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient…
Nous ne lâcherons rien à leur idéologie nauséabonde. Choisir son lieu de vie devrait être un droit accessible à toutes et tous. Face aux désordres du monde, nous lutterons contre toute tentative de renforcer un ordre national. Face à la criminalisation des migrantEs et de leurs soutiens, nous continuerons à répondre par les luttes et la solidarité, pour un monde sans frontières !