Publié le Jeudi 22 mars 2012 à 17h37.

L’horreur

Lundi 19 mars, 8 heures du matin à l’école juive Ozar-Hatora à Toulouse, c’est l’entrée en classe. Des enfants et des parents attendent devant l’école. Soudain, c’est l’horreur, un homme casqué descend de son scooter et tire. Il tue un père et ses deux enfants, il pénètre dans l’école et poursuit une fillette et la tue à son tour. Tout a été exécuté froidement. L’homme prend la fuite.

Ce qui est insoutenable n’est jamais imaginable. Et nous ne pouvons imaginer que de tels actes barbares puissent se produire. Pourtant un poison mortel, la haine, la haine de l’autre, peut malheureusement conduire à l’ignoble. À l’heure où ces lignes sont écrites, cette tuerie présente plus que de sérieuses similitudes avec les meurtres de quatre jeunes parachutistes quelques jours auparavant à Toulouse et Montauban. Même arme, même mode opératoire, mais ce qui est à relever, c’est que les victimes étaient d’origines maghrébine et antillaise. Les victimes sont donc arabes, noire et juives. Des cibles potentielles pour un néonazi, même si la piste, dans un premier temps évoquée, des trois soldats aux idées nazies, renvoyés du 17e régiment parachutiste de Montauban, semble abandonnée. Un tueur fou diront certains. Un monstre ivre de haine raciste, xénophobe et antisémite. Mais ces actes abjects n’ont pas été commis dans un ciel serein de fraternité. Ils interviennent dans un climat nauséabond entretenu par l’UMP, son candidat, président sortant, qui utilise à tour de bras le discours anti-immigrés, stigmatisant les « étrangers », les désignant à la vindicte populaire.

De surenchère en surenchère, l’UMP rivalise sur le terrain du racisme et de la xénophobie avec le FN. C’est dans ce climat que la tuerie de Toulouse s’est déroulée. Pour l’heure, il s’agit surtout de manifester notre solidarité pleine et entière avec les victimes. Mais il s’agit aussi de poser rapidement les jalons d’un mouvement antiraciste, pour l’égalité des droits. Il y a urgence à répondre au poison de la haine raciste.

Myriam Martin

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