De Baltimore à Argenteuil, en passant par Ferguson, Tottenham ou Villiers-le-Bel, les violences policières à l’égard des Non-blanc·he·s sont endémiques et c’est un quadrillage quasi-militaire des quartiers populaires qui s’est imposé.
Si la presse française peut à l’occasion rendre compte des crimes racistes commis par la police aux États-Unis, elle demeure généralement muette quant aux agissements de la police française ; si bien que les noms, les vies et les visages d’Ali Ziri, de Lamine Dieng ou d’Amine Bentounsi, parmi tant d’autres tué·e·s ou blessé·e·s par la police, ne sont jamais parvenus aux oreilles de la majorité de la population. Ce sont pourtant des centaines de personnes qui sont concerné·e·s, comme l’a montré le collectif « Urgence notre police assassine» pour la période 2005-2015
En outre, les contrôles au faciès sont autant de rappels quotidiens à un ordre inégalitaire et raciste, auquel participe la justice en garantissant une impunité presque totale aux forces de police. On se souvient ainsi du verdict récent
Le fait nouveau en France, depuis les attentats de novembre 2015, c’est l’extension au mouvement social de ce dispositif étatique de contrôle et de coercition. Appliquant ce que Naomi Klein a nommé la « stratégie du choc », le gouvernement a profité de la sidération généralisée, non seulement pour imposer l’état d’urgence, mais pour l’institutionnaliser. Interdictions de manifestations au moment de la COP21, contrôle systématique et tatillon des manifestants, interventions violentes de la BAC (Brigade anti-criminalité) dans les cortèges, nasses à répétition, arrestations arbitraires, assignations à résidence : un tournant autoritaire est clairement à l’œuvre, qui vise à faire taire un mouvement généralisé de contestation, à effrayer la population (opposée au projet gouvernemental), et plus profondément à engendrer une société prostrée et craintive.
Sur les cendres de conquêtes sociales progressivement détruites par les classes dirigeantes (la loi travail n’étant que le dernier avatar de cette entreprise de destruction), se développe donc partout un Etat autoritaire
L’initiative du 14 juillet à Paris
Ici comme là-bas, le racisme est à la fois un poison quotidien pour ceux et celles qui le subissent, et un pilier de l’ordre social. Ici comme là-bas, la police est une pièce centrale dans le dispositif de contrôle des classes populaires et des minorités. Il est donc urgent de s’organiser contre les violences policières, le 14 juillet à place de la République et après !
Léo Carvalho