Samedi 27 février, dans le cadre de la semaine anticoloniale, 84 organisations appelaient à une manifestation pour la suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. Ce mot d’ordre fédérateur vise la politique à laquelle nous nous confrontons : la chasse aux sans-papiers, les contrôles au faciès, l’offensive raciste du gouvernement pour désigner des boucs émissaires et construire un consensus national autour de la politique impérialiste et colonialiste de la France.
Plusieurs rassemblements ont été organisés en France. 2 000 à 3 000 personnes ont manifesté à Paris. On ne peut que se féliciter de la présence significative des sans-papiers, luttant sur différents fronts avec les cortèges des milliers de sans-papiers en grève depuis quatre mois, celui de la campagne de Droits Devant ! contre le racket des cotisations sociales et des collectifs de sans-papiers réunis au ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers.
Malheureusement, cette initiative a été également marquée par la faiblesse numérique de la gauche associative, syndicale et politique, révélant l’ampleur du travail qu’il faut poursuivre pour favoriser la prise de conscience et la construction d’un mouvement de masse sur ces questions.
L’impérialisme et le racisme ont toujours été un gros vecteur de désaccords au sein de la gauche française.
La décision de la mairie de Paris de revenir, 48 heures avant l’événement, sur son engagement de mettre à disposition le Palais Brongniart, est de ce point de vue aussi choquante que révélatrice.