Publié le Vendredi 10 septembre 2010 à 11h14.

Sarkozy, Hortefeux, Besson : enfants de Pétain !

La manifestation du 4 septembre contre la politique sécuritaire et raciste du gouvernement a été une journée importante, rassemblant près de 200 000 personnes dans 140 villes. Le gouvernement minimise et méprise ce mouvement : « quelques dizaines de milliers de manifestants » (Besson), une « telle manifestation hétéroclite, où se sont retrouvés une mosaïque de partis traditionnels mais aussi des groupuscules gauchistes et anarchistes, ne fait pas une politique » (Hortefeux).

Il a tort de sous-estimer ce qui s’est passé, car même si le mouvement est encore insuffisant, un cap a été franchi. On a vu pour la première fois depuis bien longtemps le mouvement antiraciste et la gauche dépasser les divisions habituelles.

Dans la rue, de nombreux manifestants ne faisaient pas partie des « habitués ». Il est à noter également que les syndicats ont soutenu et participé activement à cette journée qui fait partie de la contestation générale contre le gouvernement, en particulier sur les retraites, avec la grève du 7 septembre. Il faut une suite car le gouvernement a décidé de passer en force et joue la carte raciste à fond. Depuis 2002, la surenchère sarkozyste est permanente. On atteint donc des « sommets » depuis cet été : déchéance de la nationalité pour « les Français d’origine étrangère », amalgames immigration-délinquance, expulsion des Roms, stigmatisation des « gens du voyage », lois sécuritaires (Loppsi2, voile intégral).

Et comme si cela ne suffisait pas, un nouveau débat est prévu à partir du 27 septembre pour voter un ensemble de lois sur l’immigration jamais vu depuis Vichy. Il ne faut pas laisser retomber la colère légitime qui s’est exprimée samedi. En effet, cette politique raciste et sécuritaire peut devenir un poison pour le mouvement ouvrier, dans un contexte de crise économique profonde, comme le fut l’antisémitisme après la crise de 1929. La bataille contre le gouvernement et le Medef se mène sur deux fronts. Sur le terrain économique et social avec le bras de fer décisif sur les retraites. Sur le terrain idéologique et politique avec un large mouvement de masse unitaire contre le racisme d’État. Deux fronts contre un même système.

Antoine Boulangé