Du 19 au 28 février, la cinquième semaine anticoloniale permettra de dénoncer le « rôle négatif » des colonisations passées et les conditions faites aux populations des territoires encore sous domination française1. Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait une loi scélérate sur le « rôle positif » de la colonisation française. Depuis, chaque année, se tient une Semaine anticoloniale à laquelle le NPA, avec de nombreux autres partis et associations, appelle à participer. La Semaine s’ouvrira, vendredi 19 février, par la soirée du livre anticolonial2 où sera présenté un large choix d’ouvrages d’analyse sur les situations coloniales présentes et passées. Le prix du livre anticolonial sera décerné en soirée. Samedi 20 février, en réponse aux États généraux de l’outre-mer mis en scène par Sarkozy, se tiendra une journée de solidarité avec les peuples colonisés par la France3. L’après-midi commencera par une présentation de la réalité de la situation du peuple haïtien avant le tremblement de terre et depuis. Quelle solidarité développer contre le nouvel ordre colonial qui se met en place dans les Caraïbes ? À quoi joue l’État français dans son ancienne colonie qu’il n’a jamais vraiment accepté de lâcher ? À 16 h30, la projection d’un extrait du film 44 jours de grève,sur la grève générale de 2009 en Guadeloupe, sera suivie d’un débat sur les résistances à la domination coloniale dans les DOM, animé par Joss Rovélas du collectif Continuité LKP. À 18 h30, Mehdi Lallaoui présentera Un voyage en Kanaky, le documentaire qu’il a réalisé en janvier et qui relate une mission parlementaire d’Europe Écologie sur la prison du territoire, la pollution causée par l’exploitation du nickel, la problématique du référendum de sortie de l’accord de Nouméa. À partir de 2014 doit se tenir en Kanaky un référendum d’autodétermination sur l’indépendance. L’USTKE et le Parti travailliste se battent pour l’indépendance à cette date. Des représentants de l’USTKE et du Mouvement des jeunes Kanaks en France (MJKF) animeront le débat. Après un buffet kanak, la soirée commencera, à 20 h30, avec l’intervention de Sophie Arouet du syndicat CSA-CGT de RFO. Elle témoignera des conditions de travail dans ces stations de France Télévision et de la censure qui est imposée dans la présentation de la réalité de ces territoires. À 20 h45, viendra le cas des Comores, archipel de l’Océan indien, colonisé en 1866 et dont la France a gardé, à l’indépendance, la souveraineté sur une île, Mayotte. Depuis 1946, l’ONU et de l’OUA ont de façon répétée condamné cette présence française et demandé le rattachement de Mayotte à l’archipel des Comores. Les gouvernements français ont toujours rejeté ces condamnations afin de maintenir des bases militaires stratégiques le long du canal de Mozambique. Des extraits du film Un aller simple pour Mayotte illustreront les barbaries commises par la France qui expulse chaque année de Mayotte 18 000 Comoriens alors qu’ils ont des relations familiales et culturelles avec cette île distante de quelques dizaines de kilomètres des Comores. La Semaine participera à la manifestation du samedi 27 février à Paris pour la suppression du ministère de l’Identité nationale.
Bernard Alleton1. Le programme complet à Paris et en province est disponible sur le site www.anticolonial.net 2. À partir de 20 heures, salle La Clef, 21 rue de la Clef, 75005 Paris, M° Censier-Daubenton.3. À partir de 14h30, salle La Clef.