L’assassinat d’Aboubakar Cissé dans la mosquée de Grand-Combes a constitué un moment important dans la prise de conscience de la gravité de l’islamophobie : si sa centralité ne faisait pas de doute, la menace existentielle qui pèse sur les musulmans et les musulmanes est désormais évidente. Face à cette menace, la mobilisation peine encore à se construire et il nous faut revenir sur nos tâches pour remédier à cette ornière.
L’islamophobie joue dans la période un rôle spécifique : si l’on peut mettre en évidence la construction d’un problème musulman depuis la révolution iranienne1, qui s’est notamment appuyé sur la stigmatisation puis la criminalisation croissante des signes religieux, l’islamophobie a également une temporalité.
L’islamophobie, racisme d’État : légitimation de l’État
L’intensité de la répression de l’islam se constitue sur plusieurs terrains, et leur renforcement réciproque depuis le début de l’année 2025 marque une étape qui insère l’islamophobie dans la fascisation en cours. D’abord, elle est le support d’une activité législative qui construit la légitimité à droite des LR, qui multiplient les propositions de loi islamophobes au Sénat. Si la plus connue est la proposition d’interdiction du hijab dans les sports et qu’elle a été agitée au sein du gouvernement comme une démarcation de LR et Renaissance !, cette activité est continue : par exemple, fin mai, LR s’est proposée de forcer à l’application de la loi de 2004 dans les établissements privés confessionnels. Dans le même temps, les polémiques islamophobes, lancées par l’extrême-droite, sont de plus en plus relayées et suivies d’effets : le groupe Bolloré et sa pression quotidienne sur les Musulman·es, qui les amène à exister dans un espace public saturé par l’islamophobie et la normalisation de fantasmes discriminatoires sur une subversion islamiste, rejoint l’activité politique de la droite. Ainsi, il y a une continuité et une intensification de la compénétration des médias d’extrême-droite et de l’appareil d’État quand en février, Rachida Dati prend la parole pour confirmer l’islamophobie contre Marwane Belazar, ou qu’à la mi-Avril, c’est le rectorat du Doubs qui se sent mis en demeure de répondre au polémiste d’extrême-droite Damien Rieu qui prétend donner l’alerte d’un prétendu entrisme islamiste turc pour une visite scolaire de la mosquée locale des 5e du collège de Pontarlier.
Cette accélération, qui prépare la fusion des droites et élargit la légitimité de l’activisme d’extrême-droite, constitue bien une base à la fascisation en organisant politiquement le basculement de l’ordre républicain vers les tropismes de l’extrême-droite. Les passages à l’acte qui se sont multipliés depuis l’assassinat d’Aboubakar Cissé mettent en évidence l’urgence. Or cette « alliance » n’est pas seulement un mouvement idéologique qui s’appuierait sur la diffusion d’un racisme propre à entretenir les divisions de la classe ouvrière face à son exploitation : elle est aussi un outil important pour le maintien de la domination de la bourgeoisie dans une conjoncture où elle parvient à renforcer son pouvoir à travers l’État alors que l’intensification de l’exploitation devrait fragiliser son assise et renforcer notre camp.
D’une certaine manière, l’islamophobie est l’une des justifications idéologiques de nos difficultés à nous mobiliser : si l’on affirme en marxiste que l’État a entre autres pour tâche de constituer un apparent arbitrage des intérêts économiques et d’unifier sous une forme abstraite-politique, par l’idéologie, une société en réalité traversée par la lutte des classes, alors la place donnée à l’islamophobie dans la période est facile à identifier. En effet, outre ses effets sur la structure de l’exploitation en France, l’islamophobie permet de comprendre la centralité de l’agitation islamophobe à un moment où l’État renonce à son rôle d’État providence. Alors qu’il se tourne résolument vers l’encouragement de l’autonomie des entreprises, son existence même semble de moins en moins légitime puisqu’il s’est reconstruit sur l’allocation de ressources après les guerres mondiales2 et doit dès lors retrouver d’une part le moyen de maintenir sa domination, et d’autre part le moyen de continuer à utiliser ses prérogatives pour favoriser les plus riches. Sa légitimité formelle à faire l’unité politique se situe dès lors de moins en moins sur le plan du maintien d’un équilibre social, mais sur d’autres fonctions qui lui sont propres : le maintien de l’ordre d’une part, et d’une identité commune d’autre part.
La criminalisation et la lutte contre la visibilité de l’islam remplit ce double objectif. Sur le plan de l’impérialisme, l’islamophobie permet également, par la déshumanisation des vies arabes et l’altérisation des musulman·es, de justifier des politiques militaires peu cohérentes avec les logiques libérales consensuelles depuis la fin de la seconde guerre mondiale mais bien cohérente avec l’histoire longue d’une lutte occidentale pour la domination du monde musulman3.
Dyade islamophobe et domination blanche
L’assassinat d’Aboubakar Cissé constitue indéniablement un moment d’acmé de l’islamophobie française. L’islamophobie s’associe sous la forme d’une dyade à des racismes spécifiques : elle se nourrit des racismes qui sont associés aux personnes déjà racialisées par leur appartenance à l’islam, et participe en retour à renforcer ces racismes. S’il a manifestement été tué parce que musulman, la faiblesse des réactions institutionnelles en hommage à Aboubakar Cissé est indéniablement aussi liée à la négrophobie de l’État. La déconsidération de ses proches, l’attitude des pouvoirs publics tendant à disqualifier l’assassinat comme islamophobe, puis leur incapacité à prononcer le nom de la victime montrent l’intrication de la négrophobie et de l’islamophobie.
Une dyade est une relation à deux termes, qui s’unissent et se complètent réciproquement. Il ne s’agit pas d’une relation dialectique selon laquelle un racisme en supplanterait un autre, ou qu’on pourrait dissocier de manière étanche en identifiant le dépassement du rapport entre deux termes. Surtout, cette lecture dyadique réfute la thèse de l’islamophobie comme « actualisation » du racisme anti-arabe colonial. En effet, d’une part, l’islamophobie trouve des caractéristiques nouvelles et spécifiques dans une situation post-coloniale qui sont plus ou moins cumulatives avec le racisme colonial. Le racisme n’a pas une histoire linéaire, dont la seule source serait le moment colonial qui « perdurerait » comme la marque du péché civilisateur. L’islamophobie constitue une racialisation religieuse, comparable par de nombreux traits à l’antisémitisme — mais elle se nourrit également des racismes spécifiques qui s’y agrègent. Là est la dyade.
Le racisme anti-arabe vient ainsi soutenir l’islamophobie, et participe à les constituer, le racisme anti-arabe comme l’islamophobie, et à les renforcer en retour. Il en est de même pour la négrophobie qui renforce dyadiquement l’islamophobie dans le cas de l’assassinat d’Aboubakar Cissé. On peut le comprendre à travers une analogie entre le meurtre de Nahel, qui est d’abord un geste anti-arabe renforcé par l’islamophobie et l’assassinat d’Aboubakar Cissé, qui est d’abord un geste islamophobe renforcé par la négrophobie.
Dans le premier cas, la collecte de fonds organisée pour récompenser le policier qui avait assassiné Nahel et couvrir les frais engagés par sa suspension lors de la mort de Nahel a été organisée par Jean Messiha, qui s’est fait connaître par ses positions islamophobes et son argumentaire sur l’assignation de la délinquance assignée aux arabo-musulmans : le meurtre policier est bien redoublé par l’islamophobie et participe à structurer la situation politique dans ce sens dyadique. Dans le deuxième cas, l’attentat islamophobe est redoublé de réactions institutionnelles remarquablement faibles et vexatoires en raison de la négrophobie, patente dans le refus de contacter la famille d’Aboubakar Cissé et même de prononcer correctement son nom.
Le parallèle est frappant en ce qu’il manifeste une progression rapide des effets du racisme puisque le fantasme d’élimination des personnes racialisées de l’espace public, manifeste dans le soutien populaire et les expressions racistes décomplexées dans la foulée de l’assassinat de Nahel et des révoltes urbaines se présente dans un geste — manifeste avec l’assassinat d’Aboubakar Cissé deux ans plus tard. Plus encore, aux lendemains de la manifestation du 11 mai, c’est le CCIE qui a été perquisitionné et un rapport conspirationniste sur les frères musulmans qui a fait l’actualité, et non une reconsidération institutionnelle de l’islamophobie d’État. Aucune émotion collective à la suite de la mort d’Aboubakar Cissé n’a provoqué de prise de conscience sur les effets des rafles et de la racialisation cynégétique4 des personnes en situation de migration ou immigré·es non-documentées et/ou Noir·es. L’émotion, les mobilisations, le deuil institutionnel consenti du bout des lèvres n’auront pas tant provoqué de reflux du racisme qu’elles n’auront participé à l’organiser dans les deux cas.
Dyade et dualisme : l’antiracisme face aux racialisations
Si l’assassinat d’Aboubakar Cissé a suscité une émotion assez large et que le dédain du ministre de l’intérieur et ministre des cultes Retailleau a été condamné, la mobilisation pour lutter contre les violences islamophobes reste difficile : la répression participe à construire l’intelligence de la situation politique mais ne suffit pas à produire l’analyse. L’analyse de l’islamophobie comme « racisme dyadique » nous permet de mieux comprendre la faiblesse de la dynamique, en ce que la dyade que constitue l’islamophobie requiert une prise en compte commune des racismes et se heurte à la division raciale généralisée du monde social. Si le racisme structure l’ensemble de la société, la division raciale ne s’arrête pas à notre camp social, elle est structurante à la fois d’un consensus blanc à l’intérieur de notre classe qui participe des rapports hégémoniques de racialisation et de la dynamique de fascisation, mais se déploie également dans les espaces subalternes et constitue donc également depuis le champ de l’antiracisme un défi pour les stratégies de résistance au racisme.
Une mobilisation large, à la hauteur des enjeux, n’a pas eu lieu. Le rassemblement du 1er mai, organisé par la famille d’Aboubakar Cissé, n’a réuni sur la place de la République que très majoritairement des Malien·nes, et très peu de personnes issues des autres composantes de la communauté musulmane. Ainsi, le 11 mai a été principalement un rassemblement militant, avec la présence notoire de personnes arabo-musulmanes, dans des cortèges restés modestes et avec l’absence des communautés maliennes. La minorisation des personnes noires dans des espaces hégémoniques de l’antiracisme politique a participé à creuser les divisions du mouvement antiraciste et n’a pas pu aboutir à une bonne articulation des demandes de la famille de la victime et du champ antiraciste, qui est pourtant caractéristique des mobilisations organisées à la suite de violences.
De même, la combinatoire du racisme anti-arabe et de l’islamophobie a participé à invisibiliser l’assassinat d’Hichem Miraoui. Dans le Var, la place de la droite a fait de la marche blanche pour Hichem Miraoui un moment de répression du mouvement antiraciste qui entendait politiser son assassinat par un cyber-militant d’extrême-droite, et le lieu de la reproduction de tropes coloniaux évoquant « son adoption » par le village où il a été tué par son voisin. Le paternalisme colonial qui recouvre et reproduit une injonction à l’assimilation au moment même où son échec est mis en évidence avec la plus grande acuité puisque Hichem Miraoui en est mort participe bien du racisme anti-arabe. Or la difficulté à caractériser son assassinat l’a séparé de la séquence liée à Aboubakar Cissé, et le rassemblement parisien pour Hichem Miraoui est resté numériquement assez faible à Paris le 21 juin si bien que c’est la correspondance du rassemblement avec le retour de Rima Hassan après son incarcération en Palestine occupée qui a participé à publiciser les prises de parole du rassemblement, produisant une convergence de fait, et non une convergence organisée. Aucun cadre lié à l’islamophobie ne s’est saisi spécifiquement de l’enjeu.
Le paradoxe du continuum raciste
La démultiplication des actes racistes et leur banalisation rend difficile la construction d’une mobilisation, souvent structurée sur le mode événementiel. Depuis le 21 avril, les violences islamophobes n’ont pas été interrompues mais ont au contraire progressé : les dégradations de mosquées sont désormais presque hebdomadaires et les violences se multiplient. La mise en évidence d’un « continuum raciste » est ici essentielle. Le racisme semble si normalisé que se mobiliser contre lui semble vain et ne rencontre pas les stratégies de résistance de personnes socialisées à la domination raciale comme fait irrémédiable, face à laquelle toute forme d’action serait impossible.
Ainsi, si l’analyse marxiste de l’aliénation s’applique, ce ne devrait pas être pour se distancier des concerné·es qu’on renvoie à l’opium du peuple parce que musulman·es pour les disqualifier mais bien plutôt, comme chez Marx, pour expliciter la difficulté à se mobiliser des concerné·es par la domination capitaliste raciale. Le racisme est indissociable du capitalisme, dès lors analyser le racisme comme le capitalisme est dans la continuité logique de l’analyse du capitalisme racial. Naturalisée comme un fait culturel national, l’islamophobie est soutenue par un arsenal judiciaire et médiatique et apparaît comme une fatalité n’engageant pas à la mobilisation. Elle n’engage néanmoins pas à la passivité ou à l’acceptation de leur sort les concerné·es, mais bien plutôt à des stratégies individuelles d’émigration, ou de repli. La répression joue également un rôle important dans la faiblesse de la contestation, qu’elle rend déraisonnable et trop risquée sur le plan individuel : la peur d’être criminalisé·e et ou disqualifié·e comme islamiste prévient les prises de positions et l’auto-organisation. Le récent rapport sur les Frères musulmans, qui qualifie d’entriste toute forme d’organisation des musulman·es participe à cette difficulté à mobiliser les personnes concernées. La situation matérielle des musulman·es semble donc fatale, non pas parce que justifiées pour elleux-mêmes par une quelconque consolation religieuse, mais d’une part par le rôle du consensus blanc qui rend improbable l’existence libérée des musulman·es comme telL·es dans la communauté politique et d’autre part par les logiques individualistes issues d’une rationalité libérale consécutive de l’imprégnation du capitalisme.
Lutter contre l’islamophobie depuis la gauche : encore un effort ?
L’un des premiers défis rencontrés par la lutte contre l’islamophobie reste l’hostilité de notre camp social à la visibilité musulmane et la nécessité de reconstruire en positif un rapport à celle-ci. Une lecture centrée sur l’hégémonie de la gauche blanche vise à imposer à la lutte antiraciste ses requisits, par la mise en équivalence des racismes plutôt que leur analyse particulière et spécifique sous prétexte d’exhaustivité ou par la défense d’un modèle « acceptable » de personnes concernées, voire par l’égalisation des expériences des un·es et des autres.
Ces réflexes sont indéniablement Blancs, constituant une abstraction par homogénéisation du réel et se situent dans la continuité du double-bind (double contrainte contradictoire) caractéristique des logiques raciales : l’ « intégration » présentée comme la réponse à l’islamophobie des islamophobes correspond à l’imposition d’une normativité blanche qui d’une part impose des gages de « blanchité » des personnes racialisées et d’autre part fait de la mixité le lieu d’une panique morale face à une submersion islamique. Cette double-contrainte se retrouve en mode mineur par l’interrogation sur la compatibilité de l’islam et de la République sous couvert de renvoi de la visibilité religieuse à la sphère privée ou de l’expression religieuse à la sphère privée dans le mouvement ouvrier pour une partie de notre camp (y compris à l’intérieur du NPA-A).
De telles tensions mettent en question la gauche comme alliée réelle des musulman·es, au vu de sa demande de « gages » permanents aux concerné·es. La subordination d’une forme de « centralité blanche » de l’antiracisme, tactique comme dans les mouvements des concernées ou globalement stratégie et théorique dans la gauche blanche, antagonise la question de la « centralité des concerné·es », voire participe à constituer une identification exclusive d’un antiracisme qui serait aussi autonome de la gauche blanche qu’indépendant de revendications sociales propre à celles-ci. De fait, ces fragilités de la gauche blanche clivent le mouvement antiraciste. Par exemple, l’organisation du 11 mai a notamment buté sur la question de la place des partis institutionnels et de la centralité musulmane de la lutte contre l’islamophobie, notamment autour de la loi de 2010 interdisant le port du niqab qui serait vue comme « trop difficile » à soutenir pour LFI tandis qu’une partie du mouvement structurée autour de Perspectives Musulmanes, visait à réaffirmer qu’il fallait au contraire imposer l’égale considération des musulman·es, quitte à désaffilier la lutte pour la dignité musulmane des lignes rouges de la gauche blanche.
Face à ce défi, il nous faut réaffirmer la centralité de l’auto-organisation des concerné·es, mais non l’auto-télie des luttes pour la dignité musulmane. Remettre au centre la question raciale dans notre organisation vise au contraire à mettre en relief le caractère indistinct de l’antiracisme et de l’anticapitalisme, et dès lors du fourvoiement que représenterait un antiracisme strictement culturel. La lutte pour la dignité musulmane ne peut mettre de côté la lutte pour l’abolition du capitalisme racial qui se nourrit de l’altérisation contemporaine des musulman·es et profite de leur subordination sociale pour se constituer un corps d’exception qui justifie les politiques sécuritaires et fait partie des variables qui organisent la dérégulation du marché du travail. En ce sens, la visibilité musulmane et l’affirmation de l’égale dignité de l’identité musulmane avec toute autre forme d’identité est centrale en ce qu’elle constitue non une manifestation « superficielle » de l’antiracisme mais bien la possibilité d’une connexion de l’antiracisme et de l’anticapitalisme sans concession à la normativité blanche.
- 1. Thomas Deltombe, L’islam imaginaire, Éditions La Fabrique, 2005.
- 2. Dans Les ressorts cachés du vote RN, le politiste Luc Rouban met en évidence la contestation généralisée de la place de l’État et de ses représentants, qui serait la base commune de la contestation populiste du côté de la gauche radicale et de l’extrême-droite de l’État : le clivage entre les deux « populismes » restant la question raciale.
- 3. David Harvey, Le nouvel impérialisme, Éditions Les Prairies ordinaires, 2010.
- 4. Olivier Lek Laferrière précise « Nous vivons sous le capitalisme racial, au sein duquel les différentes expressions du racisme — du plus diffus au plus violent, du plus institutionnel au plus individuel — ne sont pas des phénomènes séparés, mais des manifestations d’une même logique structurelle, d’un même système de domination. Ce continuum raciste va des micro-agressions (soupçons, blagues, contrôles) aux discriminations systémiques (logement, emploi, éducation, justice…), jusqu’aux violences policières, aux crimes racistes, aux politiques coloniales et anti-migrant·es meurtrières, à la traque aux sans-papiers. Ces formes peuvent varier dans leur intensité ou leur visibilité, mais elles s’enracinent toutes dans la hiérarchisation raciste des existences. ». In Continuum raciste, L’Anticapitaliste n° 758, 12 juin 2025.