Avec Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan et Suat Usta. Sortie le mercredi 9 avril
Voilà un film qui laisse un goût de plaisir particulier. Deux fonctionnaires du nouvel État kurde créé à la suite de l’effondrement de l’Irak vont prendre leur poste dans un village situé à la limite de la frontière avec le Kurdistan turc. Elle, Govend, institutrice, vient ici pour mettre de la distance avec sa famille, un père et ses six frères. Lui, Baran, officier de police, ancien résistant de la lutte d’indépendance, veut fuir une mère abusive qui cherche à le marier, et il tient aussi à s’éloigner du pouvoir central dont il ne veut pas partager les turpitudes. Tous les deux sont des hussards du nouvel État, avec pour mission faire respecter la loi et la scolarisation des enfants. Dès leur arrivée, ils vont être en butte tout à la fois à un mafieux local qui fait régner depuis longtemps sa propre loi mais aussi au poids de la tradition qui pèse de façon particulièrement violente sur les femmes. Ces deux-là ne peuvent pas gagner. Pendant tout le film, on reste suspendu par cette évidence, fasciné par la beauté des personnages, des paysages, la violence des situations, et l’humour féroce qui imprègne ce film. À ne pas manquer.
Jean-Marc Bourquin