« En raison d’un appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France déposé pour la défense de la liberté d’expression... » Telle est l’annonce qui ponctue en boucle le programme musical qui occupe l’antenne tout au long de la journée du dimanche 12 mai.
On connaît l’affaire, la blague, le verdict de la justice, le classement sans suite qui amènent Guillaume Meurice à proclamer le 5 mai que ce sera sa première blague validée par la justice ! Il propose même de préparer les mugs affichant la citation, décrivant Benjamin Netanyahou, le Premier ministre d’extrême droite d’Israël, comme « une sorte de nazi sans prépuce » !
Rachida Dati en première ligne !
Guillaume Meurice est un homme de bon sens et ne dit pas que des blagues. Il rencontre sa direction et joue cartes sur table : s’il est antisémite, il faut le virer ; s’il ne l’est pas, il faut le soutenir. Oui mais voilà, ici, c’est la macronie, le pays du « en même temps »... Guillaume Meurice est donc « en même temps » blanchi par la justice ET ciblé par l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), sa direction et la ministre de la Culture. Comme si tout ce petit monde voulait lui faire la peau (radiophoniquement parlant, bien entendu).
Guillaume Meurice s’intéresse à la vie politique, à ce qui anime les médias, et nous explique très bien comment ça marche : la fachosphère le surveille de près, lui et la bande du Grand Dimanche soir, et surréagit à ce que ces gens considèrent comme de l’humour décadent. À partir de là, les secteurs plus traditionnels de la réaction, de la droite et de la macronie, en prise directe sur les premiers, en rajoutent une couche et se servent de leur pouvoir pour avancer vers une sorte de ménage sur les ondes...
Un peu comme si tout ce petit monde avait du mal à digérer (et entendait bien y remédier) la façon dont la bande à Charline a rebondi, après son éviction de la quotidienne, investissant son nouveau créneau hebdomadaire pour — vraiment — « titiller les interdits » au cours de ce qui ressemble un peu, chaque dimanche soir, à un meeting joyeux ou à une assemblée générale un peu foutraque (avec une audience en hausse !).
Jamais sans Guillaume !
Suspendu jusqu’au 16 mai, il n’y aura pas eu de dimanche sans Guillaume : le 5 mai, l’émission lui a été dédiée par une équipe très remontée — toutes et tous ont affiché un soutien sans faille l’un d’entre eux allant jusqu’à démissionner en direct — conduite par une Charline Vanhoenacker très déterminée, affirmant que quand l’extrême droite veut vous faire taire et que vous disposez d’un micro, il ne faut pas le lâcher !
Puis, le 12 mai, c’est l’ensemble des organisations syndicales qui ont appelé à la grève en défense de la liberté d’expression, élargissant le cas Meurice aux perspectives de refonte des programmes, qui devraient faire disparaître de la grille des séquences trop engagées — comme une partie de la Tête au carré — et au projet de fusion des sociétés de l’audiovisuel public au 1er janvier 2026, portée par Rachida Dati.
L’Anticapitaliste reviendra sur ces mauvais coups programmés, mais dans l’immédiat, la rédaction apporte, bien entendu, tout son soutien à Guillaume Meurice !