Deux mois après le rapport du GIEC, alors même que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté en France de 3,7 % en 2017, et que se déroulent les négociations internationales sur le climat à la COP24 en Pologne, le 8 décembre était déclaré « Journée de mobilisation internationale pour la justice climatique », en convergence avec la quatrième journée de mobilisation des Gilets jaunes.
Trente-cinq marches pour le climat ont eu lieu partout en France. Plus de 130 000 manifestantEs (25 000 à Paris, 10 000 à Bordeaux, 12 000 à Marseille…) ont démontré leur détermination à agir pour le climat et la justice sociale, malgré les pressions du gouvernement et de certaines préfectures pour faire annuler les marches. Majoritairement, ces manifestations parfois « sauvages » se sont déroulées dans un cadre non-violent et populaire.
ConvergencesÀ Marseille, c’est une première, les Gilets jaunes ont pénétré massivement dans la ville. Jusqu’ici, ils étaient plutôt actifs en périphérie (blocages de centres commerciaux, péages gratuits…). Ils ont commencé à occuper le Vieux-Port dès le matin, rejoints peu à peu par les écologistes. Une rencontre fraternelle et conviviale, « comme il se doit sur le Vieux-Port ». À Grenoble, le Dauphiné-Libéré fait sa « Une » avec 15 000 manifestantEs, et souligne que les Gilets jaunes ont rejoint le cortège sous les acclamations. Et dans les agglomérations plus petites comme Poitiers ou Valence, c’est toujours avec plus d’un millier de personnes que les cortèges verts et jaunes ont envahi les centres-villes. La banderole en tête à Paris « Fin du monde, fin du mois, changeons le système, pas le climat » montre la direction souhaitée dans toutes les villes. Et c’est bien là le fait marquant des ces manifestations. De nombreuses marches ont convergé avec le mouvement des Gilets jaunes, sous des formes différentes, affirmant que la justice sociale et la lutte contre le dérèglement climatique sont indissociables.
Évolutions dans le mouvement écologisteLe mouvement écologiste est en train d’évoluer. Moins nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui, aujourd’hui pensent que la solution viendra d’une somme d’initiatives locales, individuelles, dont nous pouvons par ailleurs être solidaires, espèrent influencer ces mascarades que sont devenus les grands sommets sur le climat, ou encensent quelques « gourous » bien en vue dans les médias. ChacunE perçoit que toutes les solutions techniques « écologiques » se heurtent à la réalité sociale et politique de la société capitaliste. Beaucoup intègrent dans leur réflexion que le principal obstacle pour faire face à la crise écologique, c’est le capitalisme, qui en est aussi le principal responsable, ce qui explique entre autres le très bon accueil réservé aux 4 pages du NPA dans les cortèges. Les mobilisations pour le climat et la justice sociale continueront donc à monter en intensité dans les prochains mois. Le prochain rendez-vous est donné au vendredi 14 décembre à Paris pour une action non-violente géante de nettoyage de la Société Générale, championne des banques françaises en matière de soutien aux énergies les plus destructrices pour le climat.
Commission nationale écologie