Les manifestations violentes des effets du bouleversement climatique n’en finissent pas de nous rappeler que la catastrophe se conjugue d’ores et déjà au présent. En cette mi-avril, c’est un incendie particulièrement précoce et dévastateur qui détruit plus de 900 hectares dans les Pyrénées-Orientales. Même Darmanin est obligé de reconnaître qu’il s’agit d’un « désastre écologique » associé au « réchauffement climatique ». En cause, évidemment les vents violents qui ne peuvent qu’attiser et propager le feu, mais surtout et plus profondément la sécheresse qui frappe durement la région depuis des mois. Les sols sont secs et les nappes phréatiques peinent à se recharger. Toutes les conditions sont réunies pour que les incendies fassent rage. Mais ce n’est le seul problème. Les habitantEs sont privéEs d’eau potable. Les productions agricoles sont à la peine.
La sécheresse sévère de l’été 2022 s’est prolongée par de longs mois sans pluie, et l’été 2023 s’annonce pire encore. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), en février 2023, 80 % des nappes présentaient des niveaux inférieurs à la normale. « Les niveaux de 2023 sont nettement inférieurs à ceux de 2022 » à cause de « l’héritage » de l’été caniculaire, puis d’une chaleur persistante jusqu’en novembre auxquels s’ajoutent 31 jours sans pluie en janvier-février.
Ce n’est sûrement pas la procession catholique à Perpignan, imaginée par Georges Puig, conseiller municipal RN de Louis Aliot, en charge de la gestion de l’eau, qui va résoudre le problème. Elle est à peine moins efficace que le Plan Eau annoncé par Macron.
Il est plus qu’urgent de traiter enfin l’eau comme le bien commun, précieux, rare et indispensable à vie en la sortant des griffes des groupes capitalistes, en garantissant l’accès gratuit pour les besoins de base, en rompant avec l’agriculture industrielle qui se l’approprie, la pollue et la gaspille. Plus qu’urgent aussi de combattre réellement le changement climatique et de sortir des énergies fossiles.