Lundi 29 novembre s’est ouvert la douzième Conférence des Nations unies sur le climat à Cancun. 20 ans se sont écoulés depuis le premier rapport du Giec qui pointait le risque réel de l’activité humaine sur le climat, 15 ans depuis la première conférence de l’ONU à Berlin, 13 ans depuis les accords de Kyoto qui fixaient des seuils d’émission de gaz à effet de serre (GES) pour 37 pays industrialisés. Cet accord a été ratifié par 183 pays et mis en application en 2005 avec un objectif de 50 % d’émissions en moins d’ici 2050 plafonnant la hausse de température à 2°C. Pourtant les émissions de GES augmentent dans le monde.Cela souligne l’importance de la conférence de Cancun, après l’échec de Copenhague, qui n’a débouché sur aucune mesure contraignante pouvant préparer l’après-Kyoto. Au contraire, les pays riches, sur-représentés à Cancun, font front pour éviter un nouveau traité contraignant qui acterait des responsabilités différenciées selon les pays, préférant rester sur le terrain d’accords techniques sectoriels. Ceux-ci leur permettront, par des systèmes de compensation, de réduire leurs obligations de réduction d’émissions de CO2 tout en dopant leur économie par le développement des technologies vertes. Et le faible montant des financements décidés à Copenhague ne serait pas remis en cause, bien qu’il provienne dans la réalité, du recyclage d’aide publique au développement. Face à ce front, les pays du sud, sous-représentés et peu organisés, tentent de conditionner la signature de ces accords sectoriels à l’élaboration d’un traité contraignant pour l’après 2012.Mais la rumeur d’éviction des ONG dans la phase finale de discussion n’augure rien de bon. Et les pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), soutenus par les mouvements sociaux présents à Cancun peinent à faire entendre la voix des peuples, qui s’est élevée à Cochabamba. Nous sommes bien loin des choix politiques nécessaires pour engager une transition écologique et sociale, réduire les GES et engager de nouvelles formes de coopération Nord-Sud.
Catherine Faivre-d’Arcier