Des centaines de milliers de manifestantEs – 300 000 à New York, environ 10 000 à Paris – sont descendus dans les rues de 150 villes du monde le 21 septembre pour « la justice environnementale et l’égalité ». C’est une bonne nouvelle ! Il est plus que temps que les peuples, celles et ceux qui souffrent et souffriront de plus en plus nombreux du réchauffement climatique, s’en occupent et ne laissent pas l’avenir du climat, de la planète et de ses habitantEs, aux conférences internationales.
Ces manifestations se sont déroulées à l’occasion du sommet des chefs d’État sur le changement climatique organisé par Ban Ki-Moon, qui prétend annoncer « des mesures audacieuses » et « passer à l’action »... mais qui en réalité met en avant des fausses solutions qui font la part belle à la finance et aux méga-projets nuisibles et imposés aux peuples par et pour les multinationales. Partenariats public-privé, « agriculture intelligente » et dispositifs de finance carbone, le sommet fait de la lutte contre le dérèglement climatique l’affaire profitable des grands groupes capitalistes.Cette journée internationale de mobilisation a été initiée par Avaaz, qui lance des campagnes de mobilisation internationale sur internet, comme « la plus importante pétition (...) jamais lancée ». Au-delà du flou délibéré de l’appel, de son côté campagne publicitaire, elle témoigne de la disponibilité, en particulier de la jeunesse, pour des mobilisations extrêmement massives sur la question du climat.
Mais comme l’affirment d’autres initiatives – Forum pour le climat ou militantEs d’Occupy qui veulent « inonder Wall Street » contre le capitalisme et la crise climatique – il ne suffit pas d’un appel aux chefs d’État : il faut désigner les vrais responsables, c’est-à-dire les multinationales polluantes, les banques et les responsables politiques qui les servent. Il faut faire passer « les gens, la planète et la paix, avant les profits » et « changer le système, pas le climat ».À quinze mois du sommet Paris Climat, ces mobilisations montrent la possibilité d’un mouvement puissant, et indiquent aussi la responsabilité de l’ensemble du mouvement social pour le construire et lui donner un contenu radical : sortir des énergies fossiles et du nucléaire, créer des emplois durables pour sauver le climat, réquisitionner les grands groupes de l’énergie et le système financier et bancaire.
Christine Poupin