Le vendredi 22 mars, pour la sixième semaine consécutive, des milliers de jeunes sont descendus dans les rues des villes de France pour crier leur révolte face à l'inaction écologique du gouvernement.
Ces lycéenEs, et même de nombreux collégienEs, ont séché leurs cours pour rejoindre les différentes manifestations. Ils et elles étaient notamment plus d’un millier à Nantes, un peu moins à Paris, plusieurs centaines à Toulouse, ou Strasbourg. Si des membres du gouvernement se sont permis de jouer les hypocrites en se pointant à la manifestation du 15 mars, qui avait quant à elle réuni des dizaines de milliers de jeunes, dans le même temps les gardes à vue se multiplient pour celles et ceux qui osent décrocher les portraits de Macron des mairies pour dénoncer la politique climatique gouvernementale. Trois procès sont déjà prévus.
Continuer de se mobiliser…
Bien que moins massivesque la précédente, les manifestations de vendredi dernier exprimaient la volonté de continuer. Les slogans venaient bien plus des cortèges que des mégaphones. Pour celles et ceux qui ont rejoint la mobilisation à partir du 15 mars, ces nouvelles manifestations ont d'ailleurs été l'occasion de se rencontrer et de discuter, de partager les expériences faites sur chacun des lycées, avec en tête la volonté de revenir la semaine suivante et de refaire sortir les cortèges de lycéenEs que l'on avait vus à l'occasion du 15 mars. Cette volonté de s'organiser s'est traduite à Paris par une assemblée générale place des Invalides à l'issue de la manifestation. Les organisateurs de la manifestation souhaitaient pour de bonnes et sans doute de mauvaises raisons annuler l’assemblée générale,mais celle-ci s’est quand même tenue car tout le monde restait sur place.
… face aux capitalistes et leurs serviteurs
Ce qui est notable avec ce mouvement c'est que presque touTEs les jeunes discutent d'écologie, et surtout de comment faire bouger les choses. Les discussions tournent autour des suites de la mobilisation, de la construction d'un rapport de forces, et face à qui surtout. Beaucoup n'ont plus envie de se laisser culpabiliser. Compliqué de mettre au même niveau la responsabilité de jeunes de moins de 20 ans, et celle des grandes entreprises capitalistes et de leurs dirigeants. J.B. Foster, professeur de sociologie aux États-Unis, avance que les « 1% » sont responsables de plus de 50% des destructions de l’environnement : à nous de relayer cette idée.
Comportements individuels et solutions techniques pour contrer le réchauffement climatique semblent pour l’instant mis de côté. Néanmoins, si l’on croise plusieurs Gilets jaunes en manifestation le vendredi et des jeunes le samedi en gilet jaune, la conscience de faire partie d’un mouvement d’ensemble face à Macron et aux patrons reste à développer. C’est d’autant plus notable que ces nouvelles manifestations arrivaient moins d’une semaine après les émeutes des Champs-Élysées, et quelques jours après la manifestation syndicale du 19 mars.
Stéphane Pirès