Au Canada, en Irlande, en Australie, en Suisse, en Allemagne, en Belgique, en Italie, au Royaume-Uni, au Luxembourg, en Suède… des dizaines de milliers de jeunes étudiantEs, lycéenEs, collégienEs quittent leurs salles de classe pour souligner l’urgence climatique.
Des mobilisations variables ont eu lieu, qui ont pu rassembler des dizaines de milliers de jeunes à Bruxelles en janvier, des centaines de lycéenEs dans des dizaines de villes d’Allemagne en février et, dès la fin novembre, 15 000 personnes en Australie autour d’une opposition au gouvernement fédéral.
« La marche du siècle » ?
L’appel international à la grève pour le climat lancé par la lycéenne suédoise Greta Thunberg pour le 15 mars, semble, dans ce contexte, avoir un large écho puisque des actions sont prévues dans plus de 150 villes et 40 pays à travers le monde. En France, l’initiative se double d’une marche pour le climat et de l’Acte 18 des gilets jaunes, prévus le jour suivant dans de nombreuses villes. Le but reste pour le moment de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils légifèrent enfin sérieusement en faveur du climat. Ces derniers jouent la carte de la bienveillance, en revoyant à la hausse leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre (comme s’ils suffisaient de les inscrire dans la loi pour qu’ils aient un effet), en faisant voter des motions de soutien, ou en déployant le tapis rouge pour les figures du mouvement. Greta Thunberg, qui s’exprimait fin janvier à Davos, est invitée cette semaine au Parlement européen par les groupes parlementaires de gauche…
« il n’y a pas de planète B »
Le 15 février, lors du premier rassemblement lycéen à Paris, la porte du ministère de l’Écologie restait ouverte et une secrétaire d’État tentait un discours électoral, heureusement refusé par les manifestantEs : « Derrière les portes de ce ministère vous n’avez que des alliés, pas des adversaires. »Le gouvernement et d’autres tentent aussi d’opposer la mobilisation pour le climat « responsable et raisonnable », à celle des Gilets jaunes. L’ancien ministre Hulot, la CFDT et 17 autres organisations lançaient le 5 mars un « appel pour un pacte social et écologique »énumérant 66 propositions « pour donner à chacun le pouvoir de vivre ».
Il y a dix jours Merkel, suivant l’opinion publique allemande, disait soutenir les lycéens. Mais le slogan « Il n’y a pas de planète B », le plus repris en Allemagne, montre l’urgence et la centralité du problème écologique. Le problème est mondial, et cela semble bien compris par les milliers de jeunes qui manifestent, quitte à être parfois peu nombreux, notamment à Paris pour cause de vacances scolaires. Pas sûr que des déclarations d’intention suffiront à résoudre un problème qui implique de contester le pouvoir des grandes firmes capitalistes à l’échelle internationale.
Marc Emard