Il y a tout d’abord les messages officiels, fanfaronnants et qui masquent la réalité...
«La France va accueillir et présider la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 », du 30 novembre au 11 décembre 2015. C’est une échéance cruciale, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C. La France va donc jouer un rôle de premier ordre sur le plan international, pour rapprocher les points de vue et faciliter la recherche d’un consensus au sein des Nations unies et aussi au sein de l’Union européenne, qui occupe une place importante dans les négociations sur le climat. »
La COP21 rassemblera donc 195 pays, soit environ 20 000 participants. On sait déjà que les lobbys seront présents, que les multinationales – principales causes du dérèglement climatique – sponsorisent largement la réunion, que seuls 74 pays sur 195 ont à ce jour soumis leurs propositions, et que celles des pays qui auront un grand poids dans l’avenir – comme le Brésil ou l’Inde – n’en font pas partie. Même Hollande donne déjà des signaux de son interrogation sur la possibilité d’arriver à un accord ayant un sens. Par ailleurs, même si accord il y a, il ne sera en aucun cas contraignant !
Sensibiliser, expliquer
Et il y a la réalité : tous les experts, à commencer par le GIEC, confirment que l’objectif est d’ores et déjà inatteignable, que l’inertie du système conduit aujourd’hui à une augmentation de 3 °C au moins. Alors pourquoi la COP21, qu’en attendre et que faire dans notre camp ?
D’abord faire de cette occasion un moyen de sensibiliser largement les populations. Ainsi, Alternatiba, né de l’initiative du groupe basque Bizi, réunit localement les porteurs d’alternatives de la société civile à un monde capitaliste et pollué. Après le succès du premier Alternatiba à Bayonne en 2013, la formule s’est répandue dans toute la France, et même à Genève. Le week-end dernier, les 26 et 27 septembre à Paris, Alternatiba occupait toute la place de la République avec un Village des alternatives, ainsi que la Bourse du travail toute proche avec un cycle de tables rondes sur les thématiques liées au climat. Dans ce cadre, est arrivé samedi le Tour Alternatiba qui a parcouru pendant l’été 5 600 km en France pour sensibiliser le pays à la question du climat.
Les organisations politiques ne pouvaient en être partie prenante, mais le NPA a été présent, notamment en prenant la parole dans les tables rondes. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à ce week-end.
Mobiliser, agir
Si les initiatives citoyennes sont fondamentales, on a vu le succès des manifestations organisées via les réseaux sociaux à New York ou à Paris, le NPA et la gauche radicale dans son ensemble ont décidé de porter un discours d’écologie sociale, radicale et systémique, avant et pendant la COP21.
Une série de réunions et d’action seront le support de notre présence :
– Le 27 octobre à Paris, une soirée unitaire est organisée autour de Pablo Solon, qui était ambassadeur de la Bolivie aux Nations unies de février 2009 à la fin juin 2011. Il a joué un rôle important dans l’organisation de la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique à Cochabamba (Bolivie) en avril 2012. Après avoir rompu avec le gouvernement bolivien et son « nouvel extractivisme », il est maintenant directeur exécutif de l’organisation altermondialiste Focus on the Global South.
– Les 28 et 29 novembre, des manifestations à Paris et en régions, regroupées par « blocs » thématiques.
– Le 9 décembre, un meeting anticapitaliste, « Changeons le système ! ».
– Le 12 décembre, une nouvelle manifestation nationale à Paris à la fin de la COP21, « pour avoir le dernier mot » et poser les bases d’un mouvement durable pour la justice climatique.
Une mobilisation dans la durée, avant, pendant et après la COP21.
Commission nationale écologie