Il n’a échappé à personne que François Hollande est en campagne pour se faire réélire en 2017. Il a conditionné sa nouvelle candidature à une baisse du chômage attendue mais improbable, car il faudrait déjà commencer à regagner les 500 000 emplois perdus depuis le début du quinquennat...
La grande machine de com’ de l’Élysée s’est donc mise en branle pour faire oublier ce « détail » et mettre en avant la stature internationale du président. C’est là que la COP 21 entre en scène. Alors que Hollande ne s’est jamais intéressé à l’écologie, que son bilan en la matière est dans la continuité de celui de Sarkozy, c’est-à-dire uniquement négatif, Hollande vient de découvrir que le réchauffement climatique est une réalité... et qu’un accord en décembre à Paris pourrait servir ses intérêts électoraux.
La COP21 déjà plombéeLa COP20 à Lima a sérieusement hypothéqué les chances d’un « accord historique » à Paris, puisque les pays se sont mis d’accord pour ne pas respecter l’engagement de limiter le réchauffement de la Terre à 2 °C. L’accord entre les États-Unis et la Chine a entériné le fait que les Étatsuniens ne sont pas prêts à renoncer à leur mode de vie et que la Chine s’est engagée... à augmenter ses émissions jusqu’en 2030 avant d’envisager de les baisser !Alors Hollande a invité Marion Cotillard à l’accompagner à Manille, où elle a délivré le message présidentiel d’une voix blanche. On a connu l’actrice de Deux jours, une nuit plus inspirée… Lors de la visite du Président indien, Pranab Mukherjee, le climat a vite été mis de côté pour parler « Rafale »... Puis nous avons eu droit au Sommet « Caraïbe climat 2015 » de Fort-de-France, cette mascarade où la France ne s’est engagée à rien, l’inauguration du Memorial ACTe à Pointe-à-Pitre, censée faire oublier la responsabilité du colonisateur, et l’apothéose avec la visite à Fidel Castro.
Et maintenant en action !La coalition climat qui regroupe une centaine d’organisations, appelle à des actions variées et visibles cette fin du mois de mai : rassemblements, marches, interpellations des élus, accrochages de banderoles, escalades d’édifices… Aux États-Unis, des mouvements commémoreront le 10e anniversaire des dévastations dues à l’ouragan Katrina, phénomène météorologique en hausse avec le réchauffement climatique. En Allemagne, des mobilisations auront lieu en marge de la réunion du G7.Ici, ce sera le départ du tandem d’Alternatiba et ses 5 000 km en 180 étapes. La Confédération paysanne organisera une journée d’actions contre les fermes-usines en soulignant que le système alimentaire industriel est responsable de près de 50 % des émissions de gaz à effet de serre. Autant d’actions mondiales et collectives qui marqueront une étape de plus dans la construction des mobilisations d’ici la COP21 cette fin d’année, et après.
La rupture en programmeImpliqué dans les discussions et les mobilisations, le NPA défend un programme de rupture. Pas de transition énergétique sans sortir du nucléaire en moins de 10 ans, des énergies fossiles, avec 100 % d’énergies renouvelables en 2050. Pour cela, il faut exproprier sans indemnité ni rachat les grands groupes, à commencer par la finance, l’énergie et l’automobile, et créer un grand service public de l’énergie. Pour les transports, il faut diminuer l’usage de la voiture grâce aux transports en commun publics gratuits en ville, à la campagne, rapprocher les lieux de production et de consommation. Réduire le transport de marchandises basé sur le tout-camion, la déréglementation du transport maritime et la surexploitation des salariés, supprimer le juste-à-temps et ses stocks roulants. Grosse émettrice de gaz à effet de serre, l’agriculture industrielle sera convertie au bio avec interdiction des intrants chimiques (engrais, pesticides, herbicides, fongicides). Un service public du logement permettra de réhabiliter et d’isoler l’habitat existant, créer des logements sobres et accessibles, en finir avec le chauffage électrique.Toutes ces mesures sont à prendre collectivement, à planifier démocratiquement pour décider quoi et comment produire. Il faut créer un monopole public du crédit permettant de décider et de contrôler les investissements. Certaines productions inutiles disparaîtront (armement, publicité), d’autres seront reconverties (automobiles), avec reconversion des travailleurs de ces secteurs. La réduction radicale du temps de travail, sans flexibilité ni intensification, avec les embauches correspondantes, permettra à touTEs de participer aux décisions et ne pas perdre leur vie à la gagner.Le projet écosocialiste que défend le NPA.
Commission nationale écologie