Malgré la récession, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de croître. Les différents sommets ne répondent pas à l’urgence climatique. Il est plus que jamais nécessaire de contruire les mouvements sociaux contre la destruction du climat. Depuis le sommet de Copenhague, les conséquences du basculement climatique se sont clairement aggravées.Les pires inondations de l’histoire du Pakistan, celles du Sri Lanka, les fortes pluies et les torrents de boue au Brésil sont causées par le changement climatique dû aux activités humaines dans un mode de production capitaliste. Les victimes de ces désastres sont principalement les pauvres, les femmes et les peuples indigènes et plus généralement, les peuples du Sud.
Sans parler des récentes inondations en Thaïlande, de la sécheresse en Somalie ou en France l’été dernier qui ont rendu extrêmement difficiles les récoltes et l’approvisionnement en eau. Elles n’étaient pas le fruit du hasard mais le résultat de la mutation climatique provoquée par les émissions massives de gaz à effet de serre dans le cadre d’un système de production, de consommation et de transports irresponsable.
Et nous savons avec de plus en plus de précisions (on attend pour bientôt un nouveau rapport complet du GIEC) que les pays développés doivent se donner l’objectif d’une diminution de 40 % des émissions de CO2 d’ici 2020 pour éviter de dépasser les 2°C d’augmentation de la température qui produisent déjà de graves dommages mais au-delà desquels la situation risque de devenir incontrôlable (« l’ emballement climatique »).
Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint les 48 milliards de tonnes. Pour éviter un réchauffement au-delà du seuil dangereux de 2°C, le pic des émissions doit être atteint en 2015 pour ensuite diminuer à 40-44 milliards de tonnes avant 2020.
Or comme l’explique Daniel Tanuro dans un article récent1 cet objectif de diminution ne sera pas adopté. « À la veille du sommet de Durban, les pays développés admettent tous que le Protocole de Kyoto, qui ne va pas au-delà de 2012, n’aura pas de successeur avant 2016, au plus tôt. Compte tenu du temps nécessaire à la ratification, cela signifie qu’un éventuel accord international ne sera pas d’application avant 2020. Trop tard pour rester entre 2 et 2,4°C de hausse, pour ne pas parler de rester sous les 2°C.
Sans un accord mondial contraignant pour organiser le transfert de technologies propres […] la concurrence capitaliste conduira inévitablement à une poursuite de la croissance des émissions, donc du réchauffement. Selon l’Agence internationale de l’énergie(AIE), les émissions de CO2 provenant de la combustion des combustibles fossiles ont augmenté de 5 % en 2010, en dépit de la récession la plus grave depuis les années trente. »
Les données récentes devraient donc nous inquiéter, mais aussi nous pousser à agir. Elles convergent. Elles proviennent de sources diverses, dont l’Organisation météorologique mondiale (OMM - communiqué du 21 novembre), l’AIE (communiqué du 9 novembre) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Même l’OCDE tire le signal d’alarme, à défaut d’en tirer de bonnes conclusions. En résumé, année après année, « l’objectif de limiter le réchauffement à 2°C s’éloigne » (titre d’un article de synthèse du Monde, 23 novembre). C’est que, selon un autre article de ce quotidien (21 novembre) prenant appui sur l’OMM, « la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère atteint des niveaux record ».
Contre la logique spéculative, contre la privatisation et la marchandisation de la nourriture, nous opposons une autre logique, celle de la défense de la souveraineté alimentaire, de la récupération du contrôle sur les politiques agricoles, pour l’accès aux ressources naturelles (l’eau, les semences, la terre) et nous luttons contre les multinationales, les institutions internationales et les gouvernements complices. UrgenceLes mobilisations de Copenhague, le sommet alternatif à Cochabamba et les actions durant la conférence de Cancún, ont montré que des mobilisations radicales contre la réponse capitaliste à la crise sont possibles. L’urgence est à la construction de mouvements sociaux au niveau mondial contre la destruction du climat et contre le productivisme avec sa faim insatiable pour les combustibles fossiles.
Le NPA devra continuer ses efforts, en lien avec les activistes et les mouvements sociaux, pour construire une campagne unitaire de masse pour le climat et la justice sociale. Ceci dans la perspective d’une rupture écosocialiste qui constitue la seule réponse réelle à cette crise globale.
Frédéric B. (Lyon)1. À la veille de Durban : pas d’accord climatique avant 2020 !http://www.npa2009.org