Publié le Mercredi 23 septembre 2020 à 08h27.

La justice sociale et l’urgence climatique sont indissociables

Les chiffres contenus dans le dernier rapport de Oxfam France sont imparables : pendant les 25 ans qui séparent 1990 et 2015, l’archi-minorité d’archi-privilégiés (1 %) sont responsables de 15 % des émissions cumulées de CO2, les 10 % les plus riches de 52 %, quand les 50 % les plus pauvres n’en émettent que 7 %.

L’empreinte carbone d’un habitant faisant partie du 1 % le plus riche est ainsi cent fois plus élevée que celle des 50 % les plus pauvres.

Alors que pendant cette période, et malgré toutes les grandes déclarations, les émissions annuelles de CO2 ont augmenté de 60 %, les 10 % les plus riches sont responsables de près de la moitié (46 %) de cette augmentation, quand les plus pauvres n’ont accru leurs émissions que de 6 %.

Cette injustice climatique existe aussi en France où, sur la même période, les 10 % les plus riches ont causé plus du quart des émissions de CO2, à peine moins que les 50 % les plus pauvres.

À ce train, le budget carbone mondial – c’est-à-dire la quantité de carbone qui peut encore être émise – qui permettrait de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C sera totalement consommé en 2030. Et même si les émissions de 90 % de la population cessaient complètement, les 10 % les plus riches réussiraient à émettre à eux seuls suffisamment de CO2 pour épuiser ledit budget dès 2033 !

Rapport après rapport, étude après étude, l’évidence s’impose : ce sont les riches qui bouleversent le climat et mettent l’avenir de l’humanité en danger, alors que « les plus pauvres, qui contribuent le moins au réchauffement climatique, sont pourtant celles et ceux qui en sont le plus victimes. Sans oublier les générations futures qui hériteront d’un budget carbone épuisé et d’un climat encore plus dévastateur. » (Oxfam)

La justice sociale et l’urgence climatique sont indissociables. C’est ce que réaffirmeront dans la rue les Marches et grèves internationales pour le climat les 25 et 26 septembre, tout comme les manifestations et rassemblements qui se tiendront, devant les sites industriels nucléaires ou classés Seveso, le 26 septembre, jour anniversaire de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen.