Deux semaines après les attentats du 13 novembre, au côté du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, devant 150 chefs d’État rassemblés dans l’enceinte du Parc des expositions du Bourget transformé en véritable forteresse, Hollande a ouvert en grande pompe ce qui devait être son heure de gloire : la grand-messe de la COP21.
Après une minute de silence en mémoire des victimes des attentats du 13 novembre, Hollande a prétendu faire de la lutte contre le terrorisme et contre le réchauffement climatique « deux grands défis mondiaux que nous devons relever ». « Nous devons laisser à nos enfants davantage qu’un monde libéré de la terreur, une planète libérée des catastrophes, viable. » « Ces événements tragiques nous affligent. Mais en même temps, ils nous obligent. Ils nous forcent à nous concentrer sur l’essentiel. Votre présence soulève un immense espoir que nous n’avons pas le droit de décevoir. »Mais tout le monde sait déjà que la montagne accouchera d’une souris. « Pour résoudre la crise climatique, les bons sentiments, les déclarations d’intention ne suffiront pas. Nous sommes au bord d’un point de rupture. Paris doit être le départ d’une profonde mutation.» Oui, mais cette « mutation » devra être tellement profonde et radicale qu’elle ne pourra se faire que contre ces dirigeants et leur système.
La barbarie du terrorisme et de la guerre, la crise climatique, sont bien l’expression de la crise globale du capitalisme qui sacrifie les hommes comme la nature à la folie de la course aux profits, aux rivalités et à la concurrence pour dominer le monde et s’approprier les richesses. Hollande et ses deux acolytes, Cazeneuve et Valls, le triumvirat socialiste, qui veulent entraîner le pays dans leur fuite en avant sécuritaire et militariste, sont bien à l’image de ce monde capitaliste, hors contrôle et bien incapables d’apporter la moindre réponse à la crise globale provoquée par la politique des classes dominantes.La grandiloquence ridicule de Hollande n’est qu’un masque sur le visage sinistre de l’état d’exception, celui d’un régime qui tente de se sauver en muselant la société, en alimentant la propagande de ceux qu’il prétend combattre, tant le FN que les terroristes djihadistes. En finir avec ce chaos sera l’œuvre des travailleurs et des peuples prenant leurs affaires en main.
Yvan Lemaitre