Ces derniers jours ont été marqués à l’échelle mondiale par des températures suffocantes, près de 50 degrés au Sahara ou en Arabie saoudite, tout comme dans l’Ouest canadien où de nombreuses morts ont été recensées. Même si ces conditions sont particulièrement marquées dans l’hémisphère Nord, le phénomène est mondial. Et il y a consensus scientifique : la cause en est le réchauffement climatique qui amplifie dans la durée et en intensité les épisodes caniculaires. Les conséquences sont multiples et menacent directement une grande partie du monde vivant.
Ce problème à une origine, c’est le système de production et de consommation imposé par le capitalisme et qui nous a conduit à l’impasse. Pour trouver une issue il est plus qu’urgent de le renverser… définitivement.
En Afrique, la famine
Le continent est vaste et les situations contrastées, mais outre ces fortes chaleurs, des indicateurs très alarmants se dessinent en de nombreux endroits du continent. Madagascar en particulier connaît une famine qui dure depuis mai 2020, liée aux sécheresses et aux importantes tempêtes de sable qui assèchent les sols. Elle touche à présent 400 000 personnes. Le 23 juin, David Beasley, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, déclarait : « Les sécheresses consécutives à Madagascar ont poussé les communautés au bord de la famine. Les familles souffrent et des gens meurent déjà de faim sévère. Ce n’est ni à cause de la guerre ni à cause des conflits, c’est à cause du changement climatique. C’est une région du monde qui n’a en rien contribué au changement climatique, mais maintenant, ce sont eux qui en paient le prix ».
Ces événements, qui tendent à s’additionner et s’ancrer dans la durée, sont d’autant plus difficiles à vivre pour les populations puisqu’ils se combinent aux pillages faits par les multinationales sur de nombreuses ressources et en particulier l’eau et les terres. Face à ces pillages et aux privations qui en découlent, la solidarité internationale doit appeler à amplifier les luttes contre ces entreprises !
Coup de chaud, coup de grêle
23 juin 2021, une matinée dans les Vosges sous un important manteau de grêle. Jusqu’à 80 centimètres par endroits, des rues bloquées, de nombreux dégâts matériels et des cultures endommagées. Ce sont encore les fortes chaleurs qui en sont à l’origine puisque l’évaporation importante qu’elles induisent se traduit par de fortes précipitations, souvent localisées et violentes et qui tendent à devenir de plus en plus fréquentes.
La vague de chaleur qui s’est abattue sur l’ouest du Canada a quant à elle fait s’affoler les compteurs, avec des records de chaleur battus trois jours consécutivement : 46,6 °C le 27 juin, 47,9 °C le 28 juin et 49,6 °C le 29 juin. Le précédent record, 45 °C, datait de 1937… Des températures enregistrées dans le village de Lytton, qui a par la suite été détruit à 90 % par les flammes et a dû être totalement évacué.
La leçon à retenir est qu’aucune région du monde n’est épargnée ni préparée. Résultats d’un mélange de course aux profits et d’un climato-négationnisme entretenu depuis des années par Trump, Bolsonaro et autres Le Pen, avec leurs nuances, certes. Mais aussi, bien entendu, par les multinationales et leurs grands soutiens tels que Macron et consorts.
À nous de tracer l’horizon
Les capitalistes, à force d’exploitation des travailleuses et des travailleurs, de l’ensemble du vivant et de prédation sur les ressources, nous ont donc conduits à une situation intenable. Si l’été est souvent une période « creuse » de mobilisations, les luttes sont pourtant nombreuses et dès septembre il faudra renouer avec le chemin de la rue (et des champs !) sur les bases d’une écologie radicale et sociale, pour les coordonner et dégager de nouveaux horizons avec des initiatives de plus forte intensité et bien moins institutionnelles que lors des dernières manifs « pour une vraie loi climat » du printemps.