Le 28 juin étaient convoqués en audition libre à la gendarmerie de Niort et à celle de Saint-Maixent (79) les secrétaires départementaux de la CGT et de Solidaires au motif qu’ils avaient, au nom de leurs organisations syndicales, appelé à la manifestation d’octobre dernier à Sainte-Soline.
Si les camarades sont sortis assez rapidement du bureau des pandores, en revanche Julien Le Guet, porte-parole de « Bassines, Non Merci » et Benoît Jaunet, porte-parole de la Confédération paysanne 79 ont été placés en garde à vue. Ces deux camarades n’ont été libérés que vers 20 h. Il en allait de même pour les militants des « Soulèvements de la Terre » d’abord convoqués en Loire-Atlantique (à Carquefou, Rezé et Vertou), puis finalement transférés dans le nord des Deux-Sèvres (à Thouars et Parthenay). Nicolas Girod, porte-parole national de la Conf’ au moment de la manifestation de Sainte-Soline, a lui aussi été placé en garde à vue à Dole, dans le Jura.
Plus que de l’intimidation : rendez-vous le 8 septembre
Ces convocations et mises en garde à vue n’étaient pas que de l’intimidation puisqu’en soirée le parquet de Niort annonçait que les militants syndicaux comme ceux des « Soulèvements de la Terre » et de « Bassines, non merci » (7 des 8 personnes concernées) seraient convoqués le 8 septembre prochain à 13 h 30 devant le tribunal correctionnel de Niort pour organisation de manifestation interdite sur la voie publique et que la peine encourue était de 6 mois d’emprisonnement, ainsi que des interdictions de manifester et même d’être présents sur certains territoires. Cette date doit d’ores et déjà faire l’objet d’une mobilisation nationale de solidarité.
Autoritarisme du pouvoir
Comme le rappelait Thomas Gilbert, secrétaire national de la Confédération paysanne, à la centaine de manifestantEs réunis devant la gendarmerie de Niort : « Nous sommes inquiets de la dérive autoritariste du gouvernement à la botte de l’agro-industrie, il essaie d’écraser toute voix discordante sur les questions agricoles. Nous ne sommes pas des écoterroristes mais des paysans et paysannes avec des revendications légitimes pour l’ouverture du dialogue sur le partage de l’eau ».
Contre ces attaques du pouvoir, des résistances existent. Des dizaines de manifestantEs, militantEs de la CGT, de Solidaires, de la Conf’ ainsi que d’EÉLV, de LFI, dont la députée Mathilde Hignet, et bien sûr du NPA s’étaient regroupéEs devant les gendarmeries où des camarades étaient retenus. Partout en France, le même jour, des manifestations étaient organisées pour dénoncer cette offensive du gouvernement qui cible des militantEs, ainsi que la dissolution des « Soulèvements de la Terre ».
À chaque fois, ce sont des centaines de personnes qui ont répondu présent, ce qui montre que le front unique construit au fil des années contre les mégabassines tient bon, mais aussi que les luttes écologiques mobilisent, et que la répression n’empêche pas leur massification et radicalisation.