Au Canada, 410 000 ha étaient ravagés à la date du 11 mai ! L’équivalent d’une bande de 41 km sur 100 km ! 23 incendies restent hors contrôle à cette date et l’aide internationale est demandée… Dans l’hémisphère sud, au Chili, une surface équivalente est partie en fumée en début d’année. Et tandis que la Russie aussi fait face aux mégafeux, les forêts pyrénéennes sont également touchées.
Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est explicite sur le sujet. Ces mégafeux sont comme une confirmation de ce qu’il a documenté... mais en pire ! Les moyens les plus sophistiqués mis en œuvre restent impuissants. On en vient à implorer l’arrivée de la pluie, à prier pour que le vent retombe. Mais justement, ces vents sont augmentés par ces mégafeux !
Mégafeux imputables au réchauffement climatique
La cause directe est le plus souvent d’origine humaine, par négligence ou acte volontaire. Mais c’est l’activité économique capitaliste qui a créé le contexte global de très haute inflammabilité. Le réchauffement climatique multiplie les périodes de sécheresse et les canicules. La généralisation des « forêts industrielles », en monoculture, la prédominance des résineux, sont autant de facteurs d’aggravation. Après l’accaparement des forêts par les capitalistes, l’écrasement des pratiques traditionnelles de vie en forêt (notamment en Amazonie) en est aussi une des causes.
Anthropocène, capitalocène… et pyrocène !
Les mégafeux, parmi tous les phénomènes extrêmes que nous vivons, sont les plus récents, les plus déroutants. Les quantités de CO2 qu’ils dégagent sont phénoménales, la pollution par les particules fines qu’ils engendrent est catastrophique. L’Alberta est aussi un des centres de la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles avec les paysages défoncés pour l’extraction des schistes bitumineux. Cet extractivisme est en lien fort avec le productivisme, au cœur du système capitaliste. Il y a quelques années, un mégafeu avait déjà touché l’Alberta. La NASA évoque la possibilité de mégafeux de dimension planétaire.
Faire face, ensemble
Et de manière démocratique ! Tous les états d’urgence, les mises en berne des libertés, le déploiement démentiel de technologies sont inefficaces. Il s’agit d’abord de prendre soin de la forêt, de prévenir les feux. Collectivement, nous sommes capables de cela ! Que nous vivions de la terre, dans la forêt, en milieu rural, que nous soyons forestierEs, pompierEs, usagerEs et amoureusEs de la forêt, nous sommes compétentEs ! Bien sûr, épauléEs par des spécialistes, pas par des cabinets conseils ! Nous aurons besoin des géographes et des botanistes, des écologues et des climatologues, des anthropologues, des philosophes1 et des historienEs2 !
Avec une seule condition préalable, la mise à l’écart des intérêts privés : propriétaires capitalistes, actionnaires ne peuvent régler le problème, ils sont la majeure partie du problème.