Cette forêt allemande est devenue un symbole de la lutte contre l’exploitation du charbon. Vieille de 2000 ans, elle doit à son tour être détruite pour permettre à RWE, conglomérat de l’énergie, d’exploiter le charbon de son sous-sol. 150 à 200 militantEs y vivent depuis plus de six ans pour empêcher ou freiner la destruction de la forêt, dans des cabanes situées dans les arbres, à plusieurs mètres du sol. Dans une atmosphère de tension permanente où les cabanes sont systématiquement détruites, des dizaines de personnes ont été arrêtées ou blessées. C’est dans ces circonstances qu’un journaliste a trouvé la mort le 19 septembre dernier, en faisant une chute de quinze mètres de haut alors qu’il cherchait à filmer l’intervention de la police. Mais, le vendredi 5 octobre 2018, la justice allemande a interdit à RWE de déboiser la forêt d’Hambach tant que le recours sur le fond, déposé par l’association Bund, n’aura pas été jugé. Une victoire encourageante dans la lutte entre les intérêts capitalistes et ceux de la majorité de la population.
Malgré tout, un problème essentiel demeure, celui de l’avenir des travailleurEs de RWE. En cas de victoire des opposantEs à l’exploitation du charbon, ce ne sera pas aux salariéEs d’en subir les conséquences. La perspective défendue doit être la reconversion des emplois dans les énergies renouvelables moins polluantes où les compétences des travailleurEs de RWE, l’expertise acquise pourront être utilisées. Là comme ailleurs, l’urgence climatique impose de revoir radicalement les modes de production et de consommation d’énergie. Ce qui renvoie à des choix politiques qui sont à discuter collectivement et démocratiquement.