On aurait presque envie de rire à l’annonce des chiffres ridicules diffusés par les pouvoirs publics, alors que plusieurs dizaines de milliers de manifestantEs ont fait une véritable démonstration de force samedi dernier aux abords de la Zad de Notre-Dame-des-Landes.
Cortèges à perte de vue des deux côtés de la quatre-voies... Avec près de 50 000 personnes, c’est la plus grosse mobilisation des opposantEs a l’aéroport, et aussi l’une des plus importantes sous le quinquennat Hollande. Des opposantEs venus de partout, une manifestation populaire, festive et sous le signe de l’unité du mouvement : avec l’appui des associations nationales et des partis, des comités locaux avaient affrété près de 70 bus. Et pour la première fois, un cortège de la CGT au côté de celui de Solidaires.
Une véritable démonstration de force et de détermination pour affirmer encore que rien ne sera lâché sur le fond. Et un véritable pied de nez à l’imposture démocratique d’un « referendum » amarré sur un tas de mensonges. Car c’est un avertissement au gouvernement : la Zad sera protégée, contre les travaux et contre les expulsions qui menacent les paysanEs. La Vigie colorée érigée ce samedi n’en est pas que le symbole : ce sera l’un des points de contrôle du mouvement contre toute tentative de démarrage des travaux. Ce que notre porte-parole Christine Poupin, présente à la manifestation ainsi que Philippe Poutou, a résumé ainsi : « Nous garderons la Zad et tout ce qui s’y vit, tout ce qui s’y invente ».
Quatre échéances
Le mouvement contre l’aéroport est en ordre de marche face aux défis que lui lance l’État et des gouvernants aux abois. Quatre échéances s’annoncent d’ores et déjà.
Le 26 mars est l’ultimatum fixé par l’appareil judiciaire aux agriculteurEs et aux habitantEs pour quitter la Zad. Mais la réunion nationale des comités de soutien réunie ce 28 février avertit : ce jour-là, les comités sont invités à faire pression sur les lieux de pouvoir – préfectures et locaux du PS – partout en France.
Ensuite, c’est le ministère de l’Écologie qui devrait rendre un rapport sur l’opportunité du projet, un rapport bien évidemment téléguidé par l’État, bien loin de l’étude indépendante exigée par les opposantEs. Comment faire confiance à un État à la fois juge et partie, et qui n’a su faire preuve que de manipulations, de dissimulation de documents officiels et de mensonges ?
Les 9 et 10 juillet, « NDDL 2016 » rassemblera à nouveau des dizaines de milliers de participantEs dans une cinquantaine de débats, sur les luttes contre les grands projets inutiles imposés (GPII), sur l’écologie, l’agriculture, l’emploi, et bien sûr la démocratie, les alternatives au capitalisme.
La lutte continue donc, plus que jamais, car c’est seulement nos propres forces, notre détermination, notre capacité à résister, qui nous permettront de gagner, à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs.
Sandra Cormier et Bertrand Achel