Dimanche 15 octobre, avait lieu la manifestation pour l’accès libre à une zone de la Chartreuse : les hauts plateaux. Propriété du marquis de Quinsonas-Oudinot (qui possède également le château du Touvet). Ce monsieur a décidé d’interdire l’accès à diverses zones de randonnées du parc naturel.
La récente loi du 2 février 2023 le lui permet : il a récemment interdit l’accès à sa propriété située notamment au cœur de la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse. Près de 750 ha de montagne sont donc « chasse gardée » au sens propre du terme, des « safaris chamois » y étant organisés contre espèces sonnantes et trébuchantes, des chasseurs fortunés prêts à payer 10 000 euros par tête de chamois de Chartreuse.
35 000 pétitionnaires
Cette activité se fait au détriment des autres visiteurs de cet espace, qu’ils soient randonneurs, grimpeurs, naturalistes ou simples excursionnistes dans cet espace de ressourcement. Une espèce de milice en treillis fait la police pour interdire les accès aux randonneurs qui souhaitent se balader et bivouaquer.
Depuis des semaines une mobilisation s’est construite pour imposer un accès libre à la montagne, bien commun à partager. Une pétition a rassemblé près de 35 000 signatures et dimanche 15 octobre près de 800 personnes se sont retrouvées au Col de Marcieux pour une manifestation. Après une marche d’une heure jusqu’au premier panneau « propriété privée », nous avons pu rencontrer un faux marquis qui a déclenché le chant de la Carmagnole chez les randonneurs.
La journée s’est poursuivie par un happening, un pique-nique et un temps de prises de parole et de débat. Ce mouvement regroupe des locaux, des amoureux de la montagne, des associations de professionnelEs de la montagne : Mountain Wilderness, France Nature Environnement AuRA, Association Justice Animaux Savoie, la Fondation Petzl, le Comité départemental Isère de la FFCAM et le Syndicat interprofessionnel de la Montagne.
Des discussions sont en cours au niveau des élus pour trouver une solution. L’enjeu est important car cette situation n’est pas isolée en France et pourrait faire jurisprudence.
Il est clair que la propriété privée d’espaces qui relèvent du commun devraient passer dans le giron public. Une autre révolution reste à faire...