Publié le Mercredi 23 septembre 2020 à 19h11.

Pour l'Arrêt du nucléaire, les 2, 3 et 4 octobre 2020 à Paris.

D’abord prévues le premier week-end de juillet autour de la centrale nucléaire du Blayais en Gironde, les journées se tiendront finalement début octobre à Paris au théâtre de la compagnie Jolie Môme1.

« Marier la posture scientifique et l’activité contestataire »

Arrêt du nucléaire (ADN) est issu du regroupement de collectifs locaux ayant quitté le réseau Sortir du nucléaire (après le licenciement de Stéphane Lhomme et l’évincement de la majorité des membres du CA en 2010) et de collectifs ayant quitté le réseau en 2015.

Las des batailles de pouvoir et du poids des salariéEs dans les décisions du mouvement, ces groupes ont opté pour un fonctionnement privilégiant la mise en commun des énergies et des actions et surtout la réflexion sur les évolutions de l’industrie nucléaire, les liens avec le mouvement social et anticapitaliste, le retour aux formes de lutte des années 1970 en lien avec les mouvements émergents à Bure ou contre l’EPR de Flamanville.

Comme le soulignait un article du Monde le 19 juillet 2020, le réchauffement climatique a fait passer l’atome au second plan dans les mobilisations. Pourtant la situation de l’industrie nucléaire est alarmante. Le nucléaire ne produit pas plus de 10 % de l’électricité dans le monde et la filière française se débat avec des chantiers, EPR, grand carénage, vieillissement des installations, Iter et Bure, dont les coûts et les ­difficultés techniques explosent.

Ces septièmes journées seront centrées sur l’analyse des stratégies de l’industrie nucléaire pour sortir du marasme en ouvrant par exemple de nouveaux chantiers juteux (le démantèlement) mais aussi sur une analyse des erreurs du mouvement antinucléaire. En effet, ce mouvement de contestation jeune, fortement anticapitaliste et antiproductiviste dans les années 1970, a été en partie intégré dans les CLI (commissions locales d’information) et s’est par la suite technicisé, ne réussissant pas« à marier la posture scientifique et l’activité contestataire » comme le remarque la sociologue Sezin Topçu dans son ouvrage La France nucléaire, l’art de gouverner une technologie contestée.

À l’issue des journées d’études un nouveau numéro de la revue Atomes crochus fera la synthèse des débats et échanges de ce week-end.