Publié le Mercredi 5 mai 2021 à 09h26.

Sauver le climat, pas leurs profits !

La loi dite « climat et résilience » adoptée par l’Assemblée nationale est « le symbole du crash de la politique climatique d’Emmanuel Macron »1. Les marches climat organisées le 9 mai prochain seront l’occasion d’affirmer que nous ne sommes pas dupes des postures de la Macronie, et de rappeler que la gestion capitaliste est incompatible avec la survie de la planète.

 

Macron joue le premier de la classe sur la scène internationale et lors des sommets, mais comme le dénonce à juste titre un collectif de jeunes engagés pour le climat : « Voir le gouvernement et la majorité se féliciter de cette loi climat représente pour nous le comble de l’indécence. Si l’auto-congratulation permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, nul doute que ce gouvernement nous aurait déjà libérés de la crise climatique ».

Changer de système, ça urge !

Selon le GIEC, se donner 50 % de chances de maintenir le réchauffement sous les 1,5 °C, sans géo­ingénierie, exige une baisse des émissions nettes dans le monde de 58 % en 2030 par rapport à 2010, donc vu leurs responsabilités historiques, une réduction minimale de 65 % dans l’UE et d’environ 70 % aux USA. Pour y arriver, si nous voulons continuer à vivre sur Terre, il faut sortir du système capitaliste qui impose des modes de production et de consommation toxiques pour le climat, la biodiversité, nos vies.

L’inaction criminelle des États

Les États savent le gouffre qui sépare l’objectif fixé lors de la COP21 en 2015 à Paris de « maintenir le réchauffement bien au-dessous de 2 °C tout en continuant les efforts pour ne pas dépasser 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle » et leurs engagements qui conduisaient à un réchauffement de 3,3 °C d’ici 2100. L’UE vise maintenant, pour 2030, une réduction nette « d’au moins » 55 %, alors que, d’après le GIEC, il faudrait réduire de 65 %. Même Bolsonaro parle de neutralité carbone du Brésil en 2050 et d’« éliminer la déforestation illégale d’ici 2030 » alors même que la destruction de l’Amazonie, les persécutions contre les peuples autochtones se poursuivent de plus belle !

Les négociations internationales restent préemptées par les grands groupes financiers et industriels et dominées par les impératifs capitalistes et impérialistes. On ne peut en attendre ni l’adoption de mesures à la hauteur de l’urgence ni le respect de la justice sociale et climatique à l’égard des pays du Sud et de leurs peuples.

Ne leur faisons pas confiance

Le capitalisme est incompatible avec la décroissance nécessaire de la production matérielle et des transports. En effet, attribuer un prix au CO2 relance la machine, dope la spéculation et nous pousse dans l’impasse de fausses solutions technologiques au dérèglement climatique. En outre, la recherche permanente du profit crée de nombreux nouveaux besoins artificiels, à l’opposé de la nécessité d’une société de sobriété :

– soit le capital continue d’imposer sa loi, son rythme, ses crises, ses mutations et le pire arrivera d’ici la fin du siècle ;

– soit nous imposons nos exigences de changement en donnant un débouché politique aux ­mobilisations internationales.

Stop !

L’économie capitaliste, c’est toujours plus de production pour toujours plus de profit pour les patrons et les actionnaires : elle nous conduit dans le mur ! Alors, ça suffit ! Nous devons imposer l’arrêt de tous les projets destructeurs et climaticides, des plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les transports, l’agriculture, le bâtiment et une révolution énergétique sans fossiles ni nucléaire. Il faut définir démocratiquement la production des produits et des services socialement utiles, en tenant compte d’un impact supportable/acceptable, respectueuse de la planète et de la biosphère qui nous est vitale. Nous devons décréter la fin des marchés financiers, de la bourse, instaurer le monopole public bancaire afin de ne subventionner que les seules activités utiles et nécessaires, décider la baisse massive du temps de travail et l’extension du domaine de la gratuité.

Nous appelons cela l’écosocialisme, et nous nous battrons toutes et tous, avec les peuples du monde entier, pour le construire ensemble. Nous appelons à participer massivement aux Marches pour le climat organisées dimanche 9 mai.

  • 1. Extrait de l’appel aux mobilisations du 9 mai, signé par près de 300 organisations environnementales, syndicales, etc.