Le 18 septembre une délégation de travailleurs du complexe de Lavéra (Bouches-du-Rhône), plus grand pôle pétrochimique d’Europe du Sud et du bassin méditerranéen, conduite par leurs délégués CGT, s’est rendue au commissariat de Martigues, pour déposer plainte contre leur employeur pour « mise en danger de la vie d’autrui ».
En effet, depuis le début de l’année, plusieurs incidents se sont produits sur le site. Ainsi, le 12 août à Naphtachimie (société commune du britannique Ineos et de Total Petrochemicals France), deux travailleurs ont été brûlés en allumant un four. Le 6 septembre, à cause d’une importante fuite de vapeur, c’est tout le complexe qui a dû être fermé.
Quatre jours plus tard, lors d’une opération de maintenance sur une conduite, quatre autres salariés ont été fortement incommodés par un composant chimique : le dichloroéthane.
Enfin, le 17 septembre, les habitants de Martigues ont pu voir une importante fumée noire venant de l’usine Naphtachimie. C’est un compresseur à gaz qui semble avoir calé lors d’une tentative de redémarrage de l’installation, provoquant d’importantes fumées à la torche.
Une fois de plus, la sécurité des travailleurs et des habitants de la région est sacrifiée sur l’autel de la rentabilité. Cette série d’incidents trouve directement son origine dans la réduction des effectifs à la suite d’un plan patronal visant à réduire les coûts de production de 24 % d’ici 2013.