La gravité de la crise écologique devrait placer la transition énergétique au cœur des préoccupations des candidats à la présidentielle, car les problèmes posés se mêlent aux difficultés sociales et aggravent les conditions de vie de millions de gens.
Ce sont les plus pauvres qui sont touchés en premier ou qui vont souffrir davantage des conséquences inévitables qui se profilent à un horizon proche. Malgré l’urgence, la plupart des candidats sont à côté de la plaque. Ils émaillent leur programme de mesurettes ridicules ou inefficaces.
Macron, candidat multi-facettes, a passé son programme économique libéral dans la lessiveuse du capitalisme vert et ressorti des slogans aux couleurs délavées. Rien à attendre de l’ex-ministre de Hollande qui s’inscrit, fidèlement, dans les objectifs de la loi votée en 2015 par le gouvernement PS et qui ne critique aucunement son manque de volonté, d’action et de résultats.
Si Hamon veut réduire la part du nucléaire d’ici 2050, Mélenchon veut en sortir d’ici 2042. Tous deux préconisent de développer les énergies renouvelables, de stopper les gaz de schiste, de lancer un programme de rénovation des bâtiments, de combattre l’obsolescence programmée… Mélenchon promet même de renationaliser les autoroutes, EDF, Engie, d’interdire les fermes usines, et d’introduire la gratuité des quantités d’eau et d’énergie indispensables à la vie digne. Mais à aucun moment bien entendu, l’un et l’autre ne lient écologie et socialisme (ce que nous appelons l’écosocialisme).
Combattre le productivisme capitaliste
Pire, ils prévoient d’instaurer des mesures protectionnistes aux frontières de la France. Si une taxe kilométrique sur les produits qui circulent peut se défendre, le protectionnisme lui est à remiser dans l’arrière-boutique de la démagogie électorale. Le chômage de masse s’est installé avant la mondialisation, et c’est l’augmentation de la productivité et la baisse de la demande finale de biens manufacturés (surproduction) qui sont les causes principales du recul de l’emploi industriel. En outre, les biens fabriqués en Chine ou dans des pays émergents et qui sont importés ici créent des surprofits pour les capitalistes. Le protectionnisme ne supprimera pas les besoins d’importation d’énergie ou de matières premières. Mélenchon et Hamon veulent-ils les taxer ? De plus, le discours protectionniste est un obstacle à la mise en avant de propositions coopératives. Non, la crise n’est pas due à la concurrence des pays émergents : la responsabilité en revient à la crise du capitalisme, mais de cela, ni Mélenchon ni Hamon ne parlent...
Le programme de Lutte ouvrière est, lui, particulièrement inquiétant tant par son absence de propositions écosocialistes (qui révèle une incompréhension totale de la situation) que par son acceptation des intrusions capitalistes dans l’énergie et le vivant. LO ne s’opposerait pas au nucléaire et aux OGM s’ils sortaient des griffes des capitalistes ? Comme si le danger mortel du nucléaire pouvait se dissoudre dans la gestion publique, sous contrôle... Que ferait alors LO des milliers de tonnes de déchets radioactifs accumulés ?
Le NPA défend un programme écosocialiste pour sortir des crises économiques, sociales et écologiques, qui s’appuie sur les mobilisations de toutes et tous, sur la refonte d’un mode de production, d’un nouveau projet de société, de vie en commun, compatible avec ce que peut supporter la planète. Le productivisme capitaliste, barricadé derrière ses frontières, alimenté par la concurrence entre pays et nourri du poison nationaliste, est à combattre.
Commission nationale écologique