Les bourses ont reculé sous l’impact des effets économiques de l’épidémie de coronavirus. L’économie chinoise est largement à l’arrêt, ce qui handicape les ventes à la Chine ainsi que les exportations chinoises en divers produits (textiles, électronique…), mais aussi en composants nécessaires au fonctionnement des lignes de production, de l’automobile par exemple, d’un capitalisme mondialisé. Transports aérien et maritime sont en berne, de même que le tourisme international. C’est désormais la Corée du sud, l’Iran, la Croatie, l’Italie... qui sont touchées par la maladie et son impact économique.
Jusqu’où cela ira-t-il ? Impossible de répondre à l’heure actuelle. D’autant que, du côté de beaucoup de multinationales, c’est silence radio sur l’impact de la situation en Chine sur leur activité : il ne faut pas faire baisser les actions ou risquer d’offenser les autorités chinoises qui veulent montrer que tout est sous contrôle. Au point que l’AMF (autorité française des marchés financiers) vient de demander aux entreprises d’être plus transparentes.
Mais il faut le redire : le coronavirus n’est pas un orage brutal dans un ciel serein. La situation économique mondiale est lourde d’instabilité. Les cours sur les marchés financiers ont atteint des sommets déconnectés de la réalité de l’économie. La croissance est globalement limitée. Compression des salaires et précarisation des travailleurEs visent à soutenir des profits aux perspectives incertaines. L’endettement des États, des ménages et surtout des entreprises atteints des niveaux vertigineux.
Ce n’est pas seulement de la fragilité de la situation économique que le coronavirus est un révélateur. La crise sanitaire met à nouveau au jour le fait que les politiques d’austérité et de compression de services publics ruinent la société. C’est le cas en Chine où les inégalités face à la maladie sont extrêmes, à la mesure des inégalités sociales.
Mais c’est le cas aussi en France. Depuis un an, les personnels hospitaliers de toutes catégories ne cessent de dénoncer l’effondrement du service public de santé et manifestent pour le défendre. Ils et elles se sont heurtés au mépris du gouvernement. Et maintenant, le ministre de la Santé annonce une mobilisation générale au–delà des 38 CHU jusqu’ici en situation d’accueillir des malades. Affronter une épidémie suppose des salles de soin équipées, des chambres d’isolation, des personnels. Le système hospitalier serait-il capable aujourd’hui de faire face à une grave pandémie tout en continuant à soigner correctement toutes celles et ceux qui le doivent ? Il faut espérer que oui, mais on a le droit de s’interroger.
Le ministre de l’Économie Le Maire disserte sur le fait que l’épidémie change les règles du jeu de la mondialisation. Il ferait mieux de parler des conséquences des politiques d’austérité sur la santé... Pour arrêter ces politiques, il faudra une mobilisation sociale encore plus forte.