Dans un livre paru en septembre (les Affligés du quinquennat), l’éditorialiste ultralibéral du Point (et ancien du Monde) Pierre-Antoine Delhommais dénonce la « poutouisation » des esprits. Par là, il entend l’incompréhension de la prétendue vérité économique dont lui, Delhommais, serait un des interprètes les plus autorisés. Donc, même si au NPA, le culte de la personnalité n’est pas notre tasse de thé, « poutouisons » un peu.
Ce serait reparti : selon les dernières prévisions de l’INSEE, la croissance du PIB atteindrait 1,8 % en 2017, au lieu de 1,6 % prévu jusqu’ici, après trois années de croissance plus modeste autour de 1 %. Les enquêtes auprès des entreprises montrent un niveau d’optimisme très élevé.
L’activité progresserait dans tous les secteurs. L’investissement des entreprises augmenterait.
Ce soubresaut de l’économie française s’inscrit dans un contexte plus favorable, tant dans la zone euro qu’au niveau mondial. Le FMI vient également de remonter sa prévision. La directrice générale Christine Lagarde a ainsi déclaré que « la reprise de l’économie mondiale est en bonne voie, repose sur une large assise et devrait se poursuivre l’année prochaine ».
Maintenant, une question « à la Poutou » : si ça va mieux, si tous les Delhommais s’en réjouissent en y voyant le résultat des politiques qu’ils soutiennent, pourquoi seule une minorité en profite-telle ? Pourquoi le chômage est-il à peine ébréché ? En effet selon l’INSEE, le nombre d’emplois créés en 2017 dans les entreprises serait de 208 000, soit un peu moins qu’en 2016, malgré les tombereaux d’argent du CICE et des baisses de cotisations employeurs. Mais l’emploi total progresserait encore plus faiblement avec les réductions d’emplois aidés. Du coup, le taux de chômage calculé par l’INSEE serait de 9,4 % à la fin de l’année (tandis que la précarité augmente). Quant au pouvoir d’achat des salariés, eh bien, il ralentirait en 2017.
Philippe Poutou et le NPA ont une réponse : la logique d’un système économique où la prospérité d’une minorité repose sur l’exploitation de la majorité. Si les esprits étaient suffisamment « poutouisés », la révolte se déchaînerait contre cette absurdité. Tel est notre objectif.