Fillon vient d’annoncer un nouveau plan de rigueur de 19 milliards d’euros sur deux ans. L’augmentation de la TVA de 5,5 à 7 % sur une partie des produits et des services (sauf l’énergie, la vente de produits alimentaires), l’accélération de la réforme des retraites, la réduction des budgets sociaux et le gel des prestations sociales à 1 % sont une façon de transférer ces milliards des poches des classes populaires vers l’appareil d’État.
De l’aveu même de Fillon, il s’agit du « plus grand plan de rigueur depuis 1945 ».
Une politique qui ne pourra d’ailleurs que renforcer la crise, en cassant la consommation et en renforçant la crise de surproduction.
L’objectif du gouvernement revêt plusieurs dimensions :• donner des gages aux banquiers et aux agences de notation, en montrant sa capacité à faire payer les classes populaires, • franchir un nouveau cap dans la surexploitation du monde du travail, • adapter l’ensemble de l’Europe à une concurrence exacerbée avec les États-Unis et les « pays émergents ».
Les derniers événements survenus en Grèce sont directement liés à ce plan de rigueur : elle est le terrain d’essai, pour les capitalistes, d’un saut dans l’exploitation des travailleurs. Un test de la capacité du mouvement ouvrier à résister à de telles mesures.
Un test, au contraire, des capacités de la classe dominante à unifier autour d’elle les partis politiques de gestion du système. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la formation d’un gouvernement d’union nationale en Grèce, avec la droite et le PS, mais aussi les déclarations de François Hollande pour « donner du sens à la rigueur ». Ces événements mettent au premier plan la nécessité d’une riposte du monde du travail. Le NPA propose que l’ensemble de la gauche sociale et politique, les syndicats comme les partis, se réunisse dans les prochains jours pour l’organiser.
Ces événements montrent aussi l’urgence d’une rupture avec le capitalisme, de refuser le paiement de la dette, de saisir les banques, d’augmenter les salaires.